Le dirigeant déchu Bo Xilai, dont le procès tient en haleine la Chine, a accusé hier son ex-chef de la police d’avoir menti sur la violente altercation qui avait précipité leur chute retentissante. « Wang Lijun a menti durant ce procès, et son témoignage n’est absolument pas digne de confiance », a attaqué M. Bo, en qualifiant de « vil personnage » son ancien bras droit, auquel il avait été confronté le veille. Durant son témoignage, Wang Lijun a décrit la fureur de son ancien patron qu’il venait de prévenir des suspicions visant son épouse, Gu Kailai, dans le meurtre d’un Britannique longtemps proche du couple, Neil Heywood. M. Bo a reconnu des « erreurs » dans les suites dramatiques de l’assassinat de Heywood. « Je n’ai jamais eu l’intention de protéger Gu (...) Dans cette affaire j’ai fait des erreurs qui ont terni la réputation du parti et du pays, j’en ai vraiment honte (...) mais cela n’a rien à voir avec le fait d’être coupable », a-t-il confié. Le dirigeant déchu a qualifié sa femme de « folle » et de « menteuse », et reconnu des liaisons extraconjugales.
M. Bo est jugé depuis jeudi pour corruption, détournement de fonds et abus de pouvoir. La brutale disgrâce l’an dernier de ce sexagénaire charismatique, promis aux plus hautes fonctions dans l’équipe dirigeante de la deuxième puissance mondiale, avait créé une onde de choc dans l’appareil communiste et le pays. Malgré l’apparente transparence des débats contradictoires, les autorités contrôlent étroitement ce procès sensible qui s’achèvera, de l’avis des experts, par l’annonce d’un verdict de culpabilité déjà décidé par la direction communiste. L’audience du procès, d’une durée plus longue que ce que prévoyaient les experts, a été ajournée hier, avec une reprise prévue aujourd’hui.
L’audition surprise de M. Wang face à M. Bo a permis aux Chinois de revoir ensemble ces deux personnages-clés d’un scandale qui a jeté une lumière crue sur les mœurs d’une nomenklatura communiste profitant de luxueuses villas, de voyages en jet privé ou de safaris en Afrique.
(Source : AFP)
Le dirigeant déchu Bo Xilai, dont le procès tient en haleine la Chine, a accusé hier son ex-chef de la police d’avoir menti sur la violente altercation qui avait précipité leur chute retentissante. « Wang Lijun a menti durant ce procès, et son témoignage n’est absolument pas digne de confiance », a attaqué M. Bo, en qualifiant de « vil personnage » son ancien bras droit,...