À l’issue de l’entretien au siège du Conseil supérieur chiite, cheikh Zogheib a appelé les autorités libanaises et turques à « faire preuve de transparence », et à ne pas entraîner le dossier des otages dans l’instabilité régionale. Il a en même temps révélé qu’une action judiciaire doit être menée prochainement contre la Turquie devant la Cour européenne des droits de l’homme « parce qu’elle couvre les kidnappeurs et leurs actes ». « Elle est la seule responsable aux niveaux sécuritaire, politique et logistique de la libération des Libanais de Aazaz », a-t-il ajouté. Préalablement à la réunion, cheikh Zogheib avait qualifié de « menaçants » les propos du chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu, sur le possible rapt de Libanais sur le territoire turc en représailles au rapt des deux pilotes. Le dignitaire a estimé que « cette menace ne fait que compliquer les deux affaires », avant de renvoyer au gouvernement turc « la responsabilité de protéger les ressortissants libanais sur son territoire ».
« Promesses turques »
Dans ce contexte, le ministre démissionnaire des Affaires étrangères Adnane Mansour a démenti des informations de presse sur sa dernière conversation téléphonique avec l’ambassadeur de Turquie Inan Ozyildiz, qui lui aurait exprimé sa crainte de possibles rapts de Libanais présents sur le territoire turc. Le ministre Mansour a précisé à l’agence d’information al-Markaziya que le diplomate n’a pas exprimé cette crainte (« ses propos ont été mis hors contexte »), quand bien même l’appel en question a porté sur le dossier du rapt des deux pilotes. Dans le contexte de sa tournée effectuée la veille auprès du Premier ministre démissionnaire et du ministre sortant de l’Intérieur, l’ambassadeur turc aurait été notifié de la nécessité pour son pays de fournir des garanties pour la libération des otages de Aazaz, dont la Turquie est en contact avec les ravisseurs et connaît leur emplacement. En contrepartie, les parties libanaises ont promis de faire leur possible pour libérer les pilotes turcs. La balle serait ainsi dans le camp de la Turquie, qui aurait promis de donner des réponses concrètes aux demandes des Libanais, selon des sources citées par al-Markaziya.
Dans ce cadre, le député du Hezbollah Kamel Rifaï a appelé le chef de la diplomatie turque à aider à la libération des otages de Aazaz. Il a estimé par ailleurs que « le procureur général près la cour d’appel du Mont-Liban s’est précipité à émettre les mandats d’arrêt. Il aurait dû recueillir préalablement les dépositions des personnes inculpées ».