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Liban

Les proches des otages de Aazaz comptent porter plainte contre la Turquie

Après l’inculpation mardi de treize personnes, toutes issues des familles des Libanais enlevés à Aazaz, dans l’affaire de l’enlèvement des deux pilotes de la Turkish airlines, ces familles ont prévu hier une tournée auprès de plusieurs responsables. En fait, cette tournée s’est limitée à une visite au siège du Conseil supérieur chiite. La délégation, emmenée par cheikh Abbas Zogheib, chargé par le même conseil du suivi de l’affaire de Aazaz, s’est entretenue dans l’après-midi avec le vice-président du CSC, cheikh Abdel Amir Kabalan, et avec le mufti jaafarite, cheikh Ahmad Kabalan. La délégation a compté des personnes inculpées par le procureur général près la Cour de cassation du Mont-Liban, le juge Claude Karam, notamment « hajjé » Hayat Hassan Awali (porte-parole des parents des otages). Cette dernière a démenti hier toute implication des familles des otages de Aazaz dans le rapt des deux pilotes. « Je suis prête à écouter les enregistrements qui m’inculpent. Les services de renseignements des Forces de sécurité intérieure sont-ils tellement compétents ? » s’est-elle demandé, qualifiant « d’injuste » son inculpation et celle des douze autres proches des otages (dont trois sont en détention). « Les mandats d’arrêt auraient dû être précédés d’un interrogatoire. » Pour elle, la décision du juge Karam est « politique par excellence ».
À l’issue de l’entretien au siège du Conseil supérieur chiite, cheikh Zogheib a appelé les autorités libanaises et turques à « faire preuve de transparence », et à ne pas entraîner le dossier des otages dans l’instabilité régionale. Il a en même temps révélé qu’une action judiciaire doit être menée prochainement contre la Turquie devant la Cour européenne des droits de l’homme « parce qu’elle couvre les kidnappeurs et leurs actes ». « Elle est la seule responsable aux niveaux sécuritaire, politique et logistique de la libération des Libanais de Aazaz », a-t-il ajouté. Préalablement à la réunion, cheikh Zogheib avait qualifié de « menaçants » les propos du chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu, sur le possible rapt de Libanais sur le territoire turc en représailles au rapt des deux pilotes. Le dignitaire a estimé que « cette menace ne fait que compliquer les deux affaires », avant de renvoyer au gouvernement turc « la responsabilité de protéger les ressortissants libanais sur son territoire ».

« Promesses turques »
Dans ce contexte, le ministre démissionnaire des Affaires étrangères Adnane Mansour a démenti des informations de presse sur sa dernière conversation téléphonique avec l’ambassadeur de Turquie Inan Ozyildiz, qui lui aurait exprimé sa crainte de possibles rapts de Libanais présents sur le territoire turc. Le ministre Mansour a précisé à l’agence d’information al-Markaziya que le diplomate n’a pas exprimé cette crainte (« ses propos ont été mis hors contexte »), quand bien même l’appel en question a porté sur le dossier du rapt des deux pilotes. Dans le contexte de sa tournée effectuée la veille auprès du Premier ministre démissionnaire et du ministre sortant de l’Intérieur, l’ambassadeur turc aurait été notifié de la nécessité pour son pays de fournir des garanties pour la libération des otages de Aazaz, dont la Turquie est en contact avec les ravisseurs et connaît leur emplacement. En contrepartie, les parties libanaises ont promis de faire leur possible pour libérer les pilotes turcs. La balle serait ainsi dans le camp de la Turquie, qui aurait promis de donner des réponses concrètes aux demandes des Libanais, selon des sources citées par al-Markaziya.
Dans ce cadre, le député du Hezbollah Kamel Rifaï a appelé le chef de la diplomatie turque à aider à la libération des otages de Aazaz. Il a estimé par ailleurs que « le procureur général près la cour d’appel du Mont-Liban s’est précipité à émettre les mandats d’arrêt. Il aurait dû recueillir préalablement les dépositions des personnes inculpées ».
Après l’inculpation mardi de treize personnes, toutes issues des familles des Libanais enlevés à Aazaz, dans l’affaire de l’enlèvement des deux pilotes de la Turkish airlines, ces familles ont prévu hier une tournée auprès de plusieurs responsables. En fait, cette tournée s’est limitée à une visite au siège du Conseil supérieur chiite. La délégation, emmenée par cheikh...
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