Le député Ahmad Fatfat a ainsi relevé une contradiction dans le discours prononcé par sayyed Nasrallah, au lendemain de l’attentat de Roueiss. « D’une part, il a essayé de calmer le front intérieur, mais, d’autre part, il insiste à se mêler de dossiers régionaux, foulant au pied de la sorte le point de vue d’un grand nombre de Libanais ainsi que la déclaration de Baabda », a-t-il déploré, avant de s’arrêter sur « les propos en demi-teinte qui présagent des jours à venir plutôt sombres » et d’exprimer ses regrets parce que le dirigeant du Hezbollah « n’a pas tiré profit de la solidarité nationale exprimée à l’égard des victimes de Roueiss, pour avancer une nouvelle approche du dossier national ». « Bien au contraire, nous avons constaté une insistance à plonger davantage dans le dossier syrien, et à entraîner par voie de conséquence le Liban vers sa propre destruction, sur base d’une décision unilatérale prise au détriment de son peuple. Et c’est profondément regrettable », a poursuivi le député.
Son collègue Nabil de Freige a fait remarquer que l’attentat de Roueiss était « prévisible en raison de l’intervention du Hezbollah en Syrie ». Il s’est ensuite interrogé sur le point de savoir comment les combattants de ce parti « parviennent à établir une distinction, en Syrie, entre un takfiriste et un opposant ou un citoyen ordinaire ». « Nous devons songer à l’avenir. Le Liban ne peut pas survivre sans entretenir de bonnes relations avec la Syrie, et il est évident que même si Bachar el-Assad reste en place, le régime dans ce pays ne sera pas le même », a analysé le député.
Il a ensuite souligné que ce sont les sunnites qui, « avant n’importe qui d’autre, réfléchissent aux moyens de protéger le Liban contre les takfiristes, dont les cibles premières sont des individus comme Nagib Mikati, Tammam Salam, Saad Hariri et Fouad Siniora ». « Ces derniers, a relevé M. de Freige, sont persuadés que seule la modération peut sauver le pays. En face, le Hezbollah est un parti chiite intégriste, sachant que l’intégrisme chiite est moins dangereux que l’intégrisme sunnite. Il n’en demeure pas moins que toute forme d’extrémisme dans ce pays est un cancer. Le Liban ne peut vivre qu’avec la modération. Nous sommes favorables à une lutte contre les takfiristes mais aussi contre ceux qui leur donnent un prétexte pour s’introduire dans le pays. »
Abondant dans le même sens, le député Jamal Jarrah a cependant reconnu que le Hezbollah ne veut pas d’une discorde. « Le problème est que son implication en Syrie la favorise », a-t-il observé en insistant sur le fait que l’attentat de jeudi a « démontré l’échec de la théorie du Hezbollah au sujet de l’autosécurité ». M. Jarrah a surtout reproché au leader du parti chiite de faire assumer à l’État la responsabilité des flottements au niveau de la sécurité « alors même qu’il court-circuite la déclaration de Baabda ainsi que les institutions constitutionnelles, sachant que les deux représentent un filet de sécurité pour le pays ».
« Le discours de Hassan Nasrallah était une fenêtre ouverte à davantage de crises et de prétextes donnés à toutes les parties pour œuvrer en vue d’une discorde dans le pays », a commenté de son côté le député Khaled Zahraman, pour qui « la volonté affichée du chef du Hezbollah de s’impliquer en Syrie ne fera qu’accroître les attentats ». « Ce dernier aurait dû reconnaître que son intervention dans les combats aux côtés du régime de Bachar el-Assad expose le Liban au danger de la discorde. Il aurait dû aussi prendre la décision de retirer ses combattants de Syrie », a-t-il fait valoir.
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POURQUOI TOUT CE TAPPAGE QUATORZISTES ! L'ABRUTISSEMENT CONDUIT DIRECTEMENT À LA "MAINMISE" DONT VOUS DOUTIEZ ET QUI EST À LA SOUPE MARTIENNE HEZBISTE !
SAKR LOUBNAN
16 h 24, le 20 août 2013