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Culture - Rencontre

Antoine Douaihy, témoin de la vie

Vient de paraître le sixième opus en langue arabe d’Antoine Douaihy. Un roman titré « Hamel al-Warda al-Ourjouwanieh » (Le Porteur de la rose pourpre, 190 pages, Dar al-Mourad – Arab Scientific Publishers, Inc). Rencontre pour parler littérature, écriture, inspiration et création...

Deux frères dans l’arène littéraire. Pour Antoine et Jabbour Douaihy, sexagénaires mordus par les lettres et enfants du nord du pays, la langue arabe a la voix tumultueuse de la poésie, de la fiction, de l’histoire et du roman.
Aujourd’hui, en devanture des librairies, Le Porteur de la rose pourpre d’Antoine Douaihy avec, pour couverture, un fragment d’une aquarelle, tout en transparence et fraîcheur, d’Amine el-Bacha.
Les cheveux sel et poivre coupés à ras de la tête, les traits burinés, des yeux vert de gris, l’auteur de Oubour al-Roukam (à paraître chez Actes Sud en 2014, dans une traduction de Julie Mourad, sous le titre de La Traversée des décombres) a toujours eu, dit-il, « le pressentiment d’être écrivain ».
Pour ce perfectionniste amoureux des mots et des vocables, épris aussi bien de Baudelaire, Verlaine, Flaubert, Maupassant, Buzzati que d’al-Moutanabi, Ibn el-Roumi, Abou Nawass, al-Nifari ou Jalal el-Dine el-Roumi, « écrire, précise-t-il, ce sont des instants lumineux ».
Depuis ses seize ans, il entasse les textes dans ses tiroirs. Attente et gestation jusqu’en 1993 où « le besoin de publier devient brusquement pressant ».
Pour lui « un écrivain, c’est un témoin. Témoin d’une vie intérieure. Quand la vie intérieure s’éteint, le cosmos s’éteint... »
Dix-huit ans de vie à Paris, fréquentation de la Sorbonne et publication de nombreux articles socioculturels au Nahar en édition étrangère. Ses premiers textes groupés dans un recueil (Kitab al-Halat) ont été ceux dédiés au Parnasse, dans une écriture libre et moderne. Et s’est enchaînée, comme grains de chapelet, une série de romans.
Pour le dernier ouvrage en librairie, treize chapitres pour parler d’un écrivain emprisonné à Minet el-Hosn...Un homme tranquille, qui vivait avec sa mère, est bousculé brusquement par des événements qu’il a du mal à saisir signification et ampleur. Et l’écheveau d’une vie se reconstruit tel un puzzle aux éléments épars.
Dans un périple de Paris à Tripoli, en passant par la Normandie, Bruges, Venise et Florence, les paysages et les visages se profilent dans la mémoire, se recoupent, se rejoignent. Les rencontres des personnages et la liaison avec les idées qui motivent une vie resurgissent de l’ombre et du passé.
D’amours anciennes aux passions nouvelles, d’intrigues en actions, d’attitudes obscures en comportements lumineux, le roman déroule ses anneaux et ses phrases pour une critique contre le despotisme (« Tout despotisme est une insulte à l’humanité », dit l’auteur) et une apologie pour la liberté.
Homme de réflexion (professeur d’anthropologie à l’université) et romancier à la langue touchée par une certaine poésie (« C’est la langue qu’on parle à – et avec – soi-même et aux personnes qu’on aime », précise-t-il), Antoine Douaihy déclare ne pas avoir une thématique précise dans ses écrits. Pourtant se dessinent quelques grands brassages : la perte de la liberté, la destruction de la nature, la confrontation à la mort, l’absence, la traversée du temps, les découvertes des liens secrets entre les choses, la création...
Comment naissent les livres pour l’auteur de Hadikat al-Fajr (Le Jardin de l’aube) ? Quel en est le point de genèse ?
Sans l’ombre d’un sourire, la phrase fuse : « Le livre est toujours enfant d’une obsession. Maintenant, c’est l’obsession de la perte de la liberté et l’aspiration à la pureté absolue... »
Deux frères dans l’arène littéraire. Pour Antoine et Jabbour Douaihy, sexagénaires mordus par les lettres et enfants du nord du pays, la langue arabe a la voix tumultueuse de la poésie, de la fiction, de l’histoire et du roman.Aujourd’hui, en devanture des librairies, Le Porteur de la rose pourpre d’Antoine Douaihy avec, pour couverture, un fragment d’une aquarelle, tout en...

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