Rechercher
Rechercher

Liban - Communautés

Raï appelle à l’intensification des efforts de réconciliation à Zahlé

Le patriarche maronite a clôturé hier une visite de deux jours dans la capitale de la Békaa.

Le patriarche maronite reçu dans la liesse à Zahlé. Photo Danièle Khayat

« Je ne peux que vous recommander de poursuivre vos efforts pour l’unité et la réconciliation dans la ville de Zahlé et dans la Békaa, pour le bien de ses habitants. Nous appelons les responsables concernés à fournir encore plus d’efforts pour y contribuer. Votre unité, votre solidarité et votre éveil sont le moyen de consolider la stabilité dans la ville, afin de lui éviter les répercussions des événements qui se déroulent dans le pays et à l’étranger, notamment en Syrie. » C’est par ces mots que le patriarche maronite Béchara Raï s’est adressé hier aux habitants de Zahlé, au cours de son homélie. Il célébrait la messe dominicale en la cathédrale Saint-Maron à Ksara, au matin du second jour de sa visite dans la ville. « Nous vous exhortons à rester en possession de vos terrains afin de préserver votre identité, votre histoire et les fondements de votre présence, et espérons qu’au lieu de les vendre, vous y investirez dans des projets agricoles ou industriels », a-t-il également dit.
Plusieurs personnalités étaient présentes à l’église, notamment les ministres Gaby Layoun, Nicolas Fattouche et Chakib Cortbaoui, les députés Joseph Maalouf, Élie Marouni, Robert Ghanem, Assem Araji, Amine Wehbé, Ziad Kadri et Antoine Saad, l’ancien vice-président du Parlement Élie Ferzli, les anciens ministres Élie Skaff et Khalil Hraoui, les anciens députés Salim Aoun, Hassan Yaacoub, Fayçal Daoud, Georges Kassarji et Mahmoud Bou Hamdane, le mohafez de la Békaa Antoine Sleiman ainsi que bien d’autres.
Le patriarche s’est attardé sur la crise syrienne et ses conséquences, espérant que les réfugiés pourront regagner leurs régions au plus vite. « Comme eux, nous demandons aux parties qui se font la guerre en Syrie de cesser le feu, d’abandonner les armes et de se diriger vers la table de dialogue, a-t-il dit. Il leur faut trouver des solutions pacifiques et équitables. Nous demandons aussi aux États, dans la région et dans le monde, qui contribuent au conflit par l’incitation à la violence ou en envoyant des armes à l’une ou l’autre des parties, de mettre un terme à ces initiatives honteuses. »
Outre la messe, le patriarche avait reçu de nombreuses personnalités dans le salon de l’évêché maronite à Zahlé. Il a notamment accordé un entretien à huis clos à la famille de Krikor Vossian, qui a été enlevé il y a deux semaines sur la route de Ersal. Dans son homélie, Mgr Raï avait appelé à sa libération ainsi qu’à celle des deux évêques enlevés en Syrie, Boulos Yazigi et Youhanna Ibrahim, et à celle de tous les autres otages.
Le patriarche maronite a par ailleurs clôturé sa journée d’hier par des visites à la municipalité de Zahlé, où il a été accueilli par le président du conseil municipal Joseph Diab Maalouf, ainsi qu’à l’évêché grec-catholique de la ville, où il a été reçu par Mgr André Haddad, représentant l’évêque Issam Darwiche qui est hospitalisé.
La veille, Mgr Raï avait pris part à un dîner donné en son honneur par la famille de feu Élias Hraoui, ancien président de la République, dans sa demeure familiale, en présence de sa veuve Mona Hraoui et de ses enfants. Le mot de la famille a été prononcé par Georges Élias Hraoui, qui a rendu hommage à l’action du patriarche en faveur de l’enracinement des Libanais dans leur terre. « Nous vous promettons de rester là quelles que soient les difficultés, et de demeurer les protecteurs et les bâtisseurs de toute la nation », a-t-il dit.
Dans son mot, le patriarche a commenté la situation générale du pays, estimant qu’il est inacceptable que se prolonge le statu quo actuel. « Dès qu’un problème surgit, nous nous réfugions derrière le prétexte du manque de décision politique, s’est-il insurgé. Il est crucial de trouver des solutions aux crises économiques et politiques. »

À l’USEK
Avant son départ pour Zahlé, le patriarche avait assisté à une cérémonie de remise des diplômes à l’Université Saint-Esprit de Kaslik (USEK), qu’il parrainait, en présence du recteur, le père Hadi Mahfouz, des responsables de l’université et de nombreuses personnalités.
S’adressant aux jeunes, Mgr Raï a abondamment commenté le nom donné à cette promotion, celle du pape François, insistant sur la sagesse des mots de ce dernier qui devraient atténuer la folie des conflits dans cette partie du monde. Le patriarche a prôné le dialogue pour mettre fin aux conflits politico-communautaires qui balayent les pays environnants, fustigeant au passage les ingérences étrangères qui attisent le feu de la guerre. « Qui connaît les intérêts d’un pays mieux que ses propres fils ? a-t-il déclaré. Les réformes politiques, économiques, culturelles et sociales sont une nécessité, mais ne peuvent être imposées de l’étranger, ni par la violence et la guerre ni par les actes terroristes. »
« Je ne peux que vous recommander de poursuivre vos efforts pour l’unité et la réconciliation dans la ville de Zahlé et dans la Békaa, pour le bien de ses habitants. Nous appelons les responsables concernés à fournir encore plus d’efforts pour y contribuer. Votre unité, votre solidarité et votre éveil sont le moyen de consolider la stabilité dans la ville, afin de lui éviter les...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut