Bahreïn: trois suspects interpellés après un attentat

Trois suspects ont été interpellés à la suite d'un attentat à la voiture piégée perpétré dans la nuit de mercredi à jeudi dans une localité sunnite de Bahreïn, a annoncé le ministère de l'Intérieur.
"Trois personnes soupçonnées d'être impliquées dans l'acte terroriste qui s'est produit près de la mosquée cheikh Issa à Refaa ont été interpellées", a indiqué samedi le ministère dans un communiqué.
Il a ajouté que les trois suspects avaient été déférés devant la justice et promis de publier un "rapport détaillé sur cet incident".

L'attentat, commis à l'aide d'une voiture piégée et d'une bonbonne de gaz, s'est produit non loin du palais royal, selon des témoins.
Les autorités ont condamné ces actes tout comme l'opposition chiite, conduite par le puissant mouvement Al-Wefaq, qui s'est dite opposée au recours à la violence.

Selon des témoins, les services de sécurité ont multiplié les arrestations après l'attentat et renforcé leur présence à l'entrée des villages chiites en plus de l'installation de points de contrôle sur les principaux axes routiers de l'île.
Les autorités ont également interdit une manifestation de chiites prévue pour vendredi mais des heurts ont opposé manifestants et policiers jeudi soir faisant plusieurs blessés, dont un policier.

En outre, la maison d'un député, Abbas al-Madi, a été attaquée aux cocktails Molotov, pour la deuxième fois cette semaine, a rapporté l'agence officielle Bna.
"C'est un acte terroriste délibéré", a déclaré M. Madi qui, selon Bna, a appelé la police à retrouver les auteurs de l'attaque pour les présenter à la justice.

Mardi, la police avait annoncé l'arrestation de trois suspects pour une première attaque aux cocktatils Molotov lundi à l'aube contre la maison du député à Deir, un village chiite.

Bahreïn, dirigé par la dynastie sunnite des Al-Khalifa, est secoué depuis février 2011 par un mouvement de contestation animé par la communauté chiite majoritaire, qui réclame une monarchie constitutionnelle.
Une conférence de dialogue national a été lancée en février, mais ses travaux n'avancent pas.
Selon la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH), au moins 80 personnes ont été tuées depuis le début de la contestation.