Espionnage américain : le patronat français veut "une réaction forte" de l'Union européenne

La présidente sortante du patronat français Laurence Parisot a appelé dimanche à une "réaction forte" de l'Union européenne après des révélations du magazine Spiegel sur un espionnage présumé de Bruxelles par les Etats-Unis, mais en veillant à ménager les relations commerciales.

"C'est très grave, et j'attends de l'Union européenne une réaction forte, sans pour autant évidemment casser toutes les relations, y compris la préparation de la négociation d'un nouveau traité de libre échange entre l'Europe et les Etats-Unis", a-t-elle dit.

"Il faut demander des explications", "il faut être exigeant, mais ne surtout pas rompre les ponts de l'échange, du commerce et du business", a-t-elle ajouté sur la radio Europe 1 lors de l'émission Le Grand Rendez-Vous, organisée en partenariat avec la chaîne d'information en continu I-télé et le quotidien Le Parisien.

Mme Parisot achève mercredi son mandat à la présidence de la principale organisation patronale française.

Selon l'hebdomadaire Der Spiegel paru dimanche, l'Union européenne a fait partie des cibles de l'Agence nationale de sécurité (NSA) américaine, accusée d'espionner les communications électroniques mondiales dans le cadre du programme Prism.

Sur le site internet du Spiegel, le président du Parlement européen, l'Allemand Martin Schulz, a estimé que "si cela se confirme, il s'agit d'un immense scandale". "Cela nuirait considérablement aux relations entre l'UE et les Etats-Unis", selon lui.

Les Etats-Unis et l'UE ont lancé mi-juin en marge du sommet du G8 des négociations pour créer la plus vaste zone de libre-échange au monde.

Mercredi, l'Union européenne avait demandé aux États-Unis de lui fournir "aussi rapidement que possible" des réponses à ses questions sur le programme de surveillance américain Prism.