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Liban: l'armée ouvre une enquête sur des abus présumés de soldats

L'armée libanaise a ouvert une enquête après la diffusion d'une vidéo montrant des soldats frappant et humiliant un partisan présumé d'un cheikh radical sunnite, a affirmé jeudi à l'AFP un porte-parole militaire.

La vidéo, dont on ignore quand elle a été tournée et qui a suscité un tollé sur les réseaux sociaux, montre un homme assis sur le trottoir entouré d'une dizaine de soldats armés, avec l'un d'entre eux lui posant des questions sur cheikh Ahmad al-Assir, dont les partisans se sont engagés dans des affrontements violents contre l'armée le week-end dernier, tuant 18 militaires.

"J'étais employé à la mosquée, je ne portais pas d'armes, je vous le jure", explique l'homme. "Tu l'aimais Assir, dis la vérité", rétorque un militaire sur un ton hargneux.

"Je ne l'aime pas, honnêtement (...) que Dieu le maudisse", répond le partisan présumé, de plus en plus effrayé.

Le militaire qui mène l'interrogatoire intime ensuite l'ordre de lui ligoter les mains et de ne pas s'en prendre à lui physiquement.

Mais un homme en civil qui se trouve parmi le groupe et qui filme la scène commence à le frapper avant que les soldats se joignent à lui, lui donnant de violents coups de pieds. Une personne donne l'ordre d'arrêter de filmer avant que la vidéo ne se termine de manière abrupte.

"Le commandement en chef de l'armée a ordonné une enquête", a affirmé à l'AFP un porte-parole de l'armée.

"Les coupables, quel que soit leur grade, seront punis car ces actes vont à l'encontre de l'éthique de l'armée", a-t-il ajouté.

Cheikh Assir est un religieux qui s'est fait connaître grâce à ses diatribes violentes contre le Hezbollah qui participe dans la guerre en Syrie aux côtés du régime, face aux rebelles, en majorité sunnites.

Dimanche, ses partisans ont tiré sur un barrage de l'armée qu'il accuse de complaisance face à la puissance du Hezbollah. De violents combats s'en sont suivis jusqu'à ce que l'armée contrôle son QG, après avoir perdu 18 militaires selon un nouveau bilan.

Depuis, cheikh Assir est en fuite et est recherché par la justice.

L'action de l'armée a attisé un sentiment de frustration de la rue sunnite qui, bien que ne sympathisant pas avec cheikh Assir, jugé extrémiste et fantasque, reproche à la troupe de ne pas utiliser la même force militaire face au Hezbollah.

Des dignitaires religieux sunnites ont même accusé le parti chiite d'avoir prêté main forte à l'armée dans son assaut contre cheikh Assir.

Jeudi, le Hezbollah a évacué deux appartements proches du QG du cheikh Assir, qui accusait le parti chiite d'y avoir stocké des armes et de l'espionner, a-t-on appris d'une source du mouvement selon qui il s'agissait d'un geste d'apaisement.

"Nous avons évacué les immeubles dans le but de préserver le calme dans la zone", a indiqué à l'AFP la source du Hezbollah. Une source mlitaire a confirmé cette évacuation.

Au Liban, les tensions confessionnelles entre sunnites, partisans de la rébellion syrienne, et chiites, partisans du régime de Damas, ont été exacerbées par la guerre en Syrie.
L'armée libanaise a ouvert une enquête après la diffusion d'une vidéo montrant des soldats frappant et humiliant un partisan présumé d'un cheikh radical sunnite, a affirmé jeudi à l'AFP un porte-parole militaire.La vidéo, dont on ignore quand elle a été tournée et qui a suscité un tollé sur les réseaux sociaux, montre un homme assis sur le trottoir entouré d'une dizaine de soldats...