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Moyen Orient et Monde - Révolte

L’opposition déterminée à poursuivre la guerre contre Assad

Obama veut une solution politique excluant Assad ; réunion samedi à Doha de onze pays sur l’aide militaire à la rébellion.

À Alep, un rebelle aide une vielle dame à se mettre à l’abri. Goran Tomasevic/Reuters

L’opposition syrienne a affirmé hier qu’elle poursuivrait la guerre pour renverser Bachar el-Assad faute d’une solution politique prévoyant son départ. « Nous sommes engagés à accepter toute solution politique mettant fin au bain de sang et réalisant les aspirations du peuple syrien en vue de la chute du régime Assad et du procès de tous ceux qui ont commis des crimes à l’encontre des Syriens », indique un communiqué. Et pour parvenir à cette fin, l’opposition « se réserve le droit d’utiliser tous les moyens (...) y compris l’action militaire », ajoute le texte. M. Assad, qui refuse catégoriquement de quitter le pouvoir, est « la seule source de terrorisme en Syrie », poursuit l’opposition.
« Ce que nous voulons, c’est mettre fin à la guerre », a affirmé depuis Berlin le président américain Barack Obama, en appelant de nouveau à une solution politique en Syrie excluant le président Bachar el-Assad. Il a par ailleurs refusé de préciser la nature de la nouvelle aide américaine aux insurgés syriens, après que des responsables américains ont laissé entendre que des livraisons d’armes légères pourraient avoir lieu. « Je ne peux pas et ne vais pas commenter les détails de nos programmes liés à l’opposition syrienne », a ainsi déclaré M. Obama, lors d’une conférence de presse commune avec la chancelière allemande Angela Merkel. Le président américain avait mis en garde précédemment contre la fourniture de nouvelles armes aux parties en conflit, limitant le soutien de Washington à une aide humanitaire. Hier il a rejeté les analyses considérant que le soutien accru aux insurgés plaçait les États-Unis sur une pente glissante la conduisant à un nouveau conflit dangereux au Proche-Orient. Ces analyses sont « un peu exagérées », a-t-il dit, excluant notamment « l’idée que les États-Unis sont prêts à se jeter complètement dans le conflit et à participer à une nouvelle guerre ».
Parallèlement, la chancelière Angela Merkel a rappelé que l’Allemagne s’interdisait toute livraison d’armes dans des pays en guerre civile, et donc également en Syrie. « Cela ne veut pas dire que nous ne pouvons pas jouer un rôle constructif » dans ce pays, a-t-elle souligné, évoquant une contribution allemande dans le « processus politique ou l’aide humanitaire ».
Dans ce contexte, les ministres des Affaires étrangères de onze pays du groupe des « amis de la Syrie » se réuniront samedi à Doha pour discuter de l’aide militaire à apporter à la rébellion, a-t-on appris mercredi de source diplomatique française. Cette réunion a pour but de répondre « de manière concertée, coordonnée et complémentaire » aux besoins exprimés par le plus important chef militaire de la rébellion pendant la réunion qui s’est déroulée le 14 juin à Ankara avec des représentants de ces 11 pays, a-t-on précisé de même source.

Pression autour
de Damas
Dans le même temps, sur le terrain les troupes du régime, appuyées par le Hezbollah, renforçaient la pression sur les rebelles près de Damas. Selon des militants sur place, les forces gouvernementales tentent d’écraser la rébellion autour de la capitale afin de couper les lignes d’approvisionnement vers les poches insurgées à Damas même. « La situation humanitaire est très grave. Selon nous, le régime essaye de tester la force des rebelles en vue d’avancer dans le sud de la capitale », a ainsi affirmé l’un d’eux, Matar Ismaïl.
L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) a fait état de combats et bombardements à Zayabiya et Babila, deux localités rebelles où cohabitent sunnites et chiites situées non loin de Sayeda Zeinab, lieu saint chiite dans le sud-est de la capitale où « les combattants du Hezbollah sont présents en force », selon l’ONG. Les hommes de Hassan Nasrallah et ceux de la brigade Abou al-Fadel Abbas, une milice prorégime composée en majorité de chiites syriens rejoints par des combattants étrangers également chiites, jouent désormais un rôle-clé dans les combats autour de Damas, selon M. Ismaïl. Al-Manar, la télévision du Hezbollah, a d’ailleurs rapporté que l’armée avançait vers Zayabiya.
Les rebelles ont leur base arrière dans les localités au sud de la capitale et leur éventuelle reconquête par les forces gouvernementales mettrait en difficulté les insurgés retranchés dans les quartiers sud de Damas.

Lattaquié
Parallèlement, les rebelles syriens ont attaqué un axe routier dans le nord du pays pour tenter de priver les forces fidèles au président Assad d’une de leurs principales sources d’approvisionnement dans la région. Selon l’OSDH, les rebelles sont ainsi parvenus à prendre un point de contrôle de l’armée situé sur le tronçon Ariha-Lattaquié. La route, la M5, relie Alep à la frontière turque. Selon certains groupes d’opposition, les insurgés ont saisi trois points de contrôle et doivent s’emparer encore de trois autres pour interdire à l’armée l’accès à la M5. « Il s’agit d’une bataille très importante dans notre opération visant à étrangler les lignes d’approvisionnement du régime, allant de sa place forte sur la côte jusqu’au nord, particulièrement en direction de la ville d’Idlib, l’une des dernières positions du régime dans la province d’Idleb », a expliqué Mohammad Fizo, porte-parole des insurgés. « Le régime réplique en bombardant la route et en envoyant des chasseurs bombarder les villages environnants », a-t-il ajouté.
Les forces de Bachar el-Assad cherchent désormais à reconquérir totalement Alep où rebelles et armée se font face depuis près d’un an, sans qu’aucun des deux camps ne prenne un avantage décisif.
Si l’ensemble de cette offensive s’avérait un succès, les rebelles auraient ainsi supprimé entièrement les lignes d’approvisionnement des forces Assad dans le nord, à partir du port côtier de Lattaquié, un bastion gouvernemental. Une forte explosion a été entendue hier à proximité d’un site militaire du port, rapportent des témoins et les médias officiels, l’origine de la déflagration demeurant incertaine. Selon la télévision d’État, l’explosion a été provoquée par un problème technique dans un dépôt d’armes d’une base militaire et a fait six blessés. L’opposition évoque 13 soldats touchés.
Dans le Golan, après le départ des troupes canadiennes, japonaises, croates, et le début du retrait des Autrichiens, Manille a indiqué qu’elle maintiendrait ses 300 Bérets bleus au sein de la Force de l’observation du désengagement sur le Golan (Fnuod) jusqu’au mois d’août au moins, alors que 25 d’entre eux ont été enlevés ces derniers mois. Ces Casques bleus font partie de la Force d’observation du désengagement sur le Golan (Fnuod) chargée de faire respecter un cessez-le-feu sur le plateau du Golan, région du sud-ouest de la Syrie occupée en grande partie par Israël.
(Sources : agences)
L’opposition syrienne a affirmé hier qu’elle poursuivrait la guerre pour renverser Bachar el-Assad faute d’une solution politique prévoyant son départ. « Nous sommes engagés à accepter toute solution politique mettant fin au bain de sang et réalisant les aspirations du peuple syrien en vue de la chute du régime Assad et du procès de tous ceux qui ont commis des crimes à...

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