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Mariages en ligne : et pourquoi pas ?

Nous avons tenté l’expérience...

Pour mieux comprendre de quoi il s’agit, nous avons décidé de nous inscrire sur
YaGharami.com. En quelques secondes, le temps de choisir un pseudo, un mot de passe et de remplir quelques informations élémentaires, le compte Yagharami devient fonctionnel. Il est alors possible de poster une photo de soi, les indications du site affirmant que « tout profil accompagné d’une photo est dix fois plus susceptible d’être contacté par l’un des membres ». Remarquable distinction sur ce site, la section « Dating Tips » ou « Astuces de rencontres », qui vise à faciliter aux membres la réussite de leur expérience sur
YaGharami.com et leur donner aussi des indices afin de détecter les profils non sérieux. En tout et pour tout, huit astuces précieuses.
D’abord, se construire un profil agréable « en évitant les ondes négatives à tout prix ». Une phrase culte du genre « Je suis seul et je n’arrive pas à croire que je suis tellement désespéré », et c’est raté. Ensuite, il faut examiner quelques profils sur le site pour déterminer ce qui rendrait un profil intéressant (ou pas). C’est alors que surgit la nécessité de télécharger une photo récente en évitant les poses idiotes et en choisissant des photos naturelles, voire pleines de vie. Et quand un membre vous intéresse et que vous vous êtes enfin décidé à passer à l’action, envoyez-lui un message. Ne parlez pas trop de vous-même. Un petit compliment (J’adooooore vos photos) ne gênerait personne.
Le quatrième commandement : rester respectueux. En effet, la plupart des plaintes que ce genre de sites recevrait seraient à propos de personnes qui soudain disparaissent et mettent un terme à une conversation sans toutefois prévenir. Après, il faut éviter les mensonges, blancs ou noirs. « Qu’ils soient à propos de votre salaire, votre âge ou votre travail, ou que vous postiez une photo de vous qui remonte à plus de neuf mois, ce genre de mensonge reviendra vous hanter un jour, explique le site. En ne présentant que la vérité, vous êtes sûr de ne jamais devoir vous rappeler que de ce que vous aviez dit. »
Ensuite, Yagharami.com offre certaines ruses pour exclure les gens mariés. « C’est un fait. Presque le quart des participants aux sites de rencontre en ligne sont mariés, explique-t-il. Qu’ils soient à la recherche d’un moyen pour tromper leur conjoint(e) ou juste en train de jeter un coup d’œil pour voir ce qu’ils rateraient, ces gens sont une vraie nuisance. Ils seront extrêmement secrets et irréguliers dans leur communication avec vous. Ils n’afficheront généralement pas de photo ou publieront une photo sombre. »
Enfin, le site conseille aux inscrits de garder confiance et de faire bonne impression lors de la première rencontre. « Évitez finalement de devenir un professionnel des sites de rencontres, conclut le site. Un professionnel est celui qui s’inscrit sur plusieurs services de rencontres, sort avec plusieurs personnes régulièrement et pense toujours que “la fois prochaine sera peut-être mieux”. »

Deux profils...
Sur ce, et après cette assertion pas très gaie, nous avons créé deux profils pour mieux comparer. Le premier, celui d’une jeune femme de 25 ans que nous avons nommée Sandra. Institutrice de français dans un collège réputé, Sandra a refusé de télécharger une de ses photos par souci de discrétion. Le second profil, Samer, 34 ans. Ayant préféré garder son profil incomplet, sans révéler ses attentes ou ses informations personnelles, Samer s’est lui aussi inscrit sans photo.
Nous avons gardé ces profils imaginaires en sommeil. Après quelques semaines, nous sommes retournés voir ce qu’il en était advenu. Chez Samer, pas le moindre message, pas la moindre interaction, pas une seule visite. En lançant le moteur de recherche, nous avons pourtant remarqué que de nombreuses femmes libanaises étaient inscrites sur ce site, même si quelques-unes seulement étaient en ligne. Brunes, blondes, jolies, insortables, musulmanes, chrétiennes, il y en avait pour tous les goûts! Mais aucune n’a vraiment plu à Samer...
Du côté de Sandra, un scénario tout à fait différent. En effet, en moins de trois semaines, l’institutrice de français a reçu une cinquantaine de visites sur son profil, une quinzaine de messages et même des fleurs délivrées dans sa boîte aux lettres par un ours en peluche. Et à peine Sandra en ligne, les messages ont afflué, et une dizaine de jeunes hommes ont voulu engager la conversation. Un certain Ziad, ingénieur d’une trentaine d’années, originaire du Sud et résidant à Badaro, a vite fait de proposer une rencontre autour d’un déjeuner. Un autre, Adam, s’est entêté pour continuer la conversation sur Skype ou par téléphone, avant de réclamer une photo « claire et nette » de la jeune femme. Parmi les prétendants, il y avait aussi Ali, qui a affirmé être en quête d’une relation sérieuse. « Je veux me marier et avoir une jolie petite fille », a-t-il précisé. Pour sa part, Sami, un émigré libanais au Canada, recherchait une jeune femme en prévision d’un mariage, tandis qu’Ahmad, un Égyptien de 26 ans, s’est empressé de dédier à Sandra deux vers de poésie, où le thème du miel était récurrent. Sur la liste des visiteurs, des profils variés allant du beau mec craquant à l’allure de mannequin jusqu’au petit timide, en passant par le capitaine d’un grand navire, « recherchant mariage civil et non religieux »...
Pour mieux comprendre de quoi il s’agit, nous avons décidé de nous inscrire sur YaGharami.com. En quelques secondes, le temps de choisir un pseudo, un mot de passe et de remplir quelques informations élémentaires, le compte Yagharami devient fonctionnel. Il est alors possible de poster une photo de soi, les indications du site affirmant que « tout profil accompagné d’une photo est dix...