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Liban - L’éclairage

Va-t-on vers une recomposition du paysage politique libanais ?

En dépit des avis défavorables exprimés par certains experts constitutionnels, la prorogation du mandat du Parlement a bel et bien eu lieu, motivée par des considérations sécuritaires. Un prétexte que rejette notamment le constitutionaliste Hassan Rifaï, qui estime que l’instabilité qui prévaut dans nombre de pays arabes n’a pas pour autant servi d’alibi pour annuler une échéance électorale ou pour paralyser les effets de la Constitution.
La société civile, qui n’a pas digéré cette entorse aux principes constitutionnels, mène désormais campagne pour dénoncer la spoliation par les parlementaires du mandat qui leur a été accordé par le peuple, prorogeant la législature sans revenir au mandataire, et foulant au pied les échéances constitutionnelles, après avoir raté l’occasion de voter une nouvelle loi électorale, souligne, pour sa part, un ancien ministre de la Justice.
Fait marquant dans ce nouveau paysage politique, l’atténuation du conflit entre le 8 et le 14 Mars, les leaders des deux camps ayant convenu tous de la prorogation, ignorant les conséquences d’une telle initiative sur la situation locale et économique notamment.
En effet, les tenants du renouvellement du mandat des députés n’ont pas pris en considération le fait que la non-tenue des élections sous prétexte de circonstances sécuritaires délicates risque de freiner encore plus la dynamique d’un tourisme en déclin, de décourager les investisseurs et même de faire peur aux étrangers se trouvant déjà au Liban.
D’ailleurs, les instances économiques n’ont pas manqué de réagir, soulignant l’impact négatif que cela pourrait avoir sur l’économie en général. C’est cette raison qui a poussé le président des associations économiques, Mohammad Choukeir, à demander au chef de l’État d’organiser une table de dialogue portant sur la situation économique.
Une source proche du CPL, la seule formation qui s’est abstenue de voter la prorogation, affirme que ce courant intentera un recours en invalidation de la loi. Il pourrait également mener campagne contre les chrétiens du 14 aussi bien que ceux du 8 Mars, en les accusant de spolier les droits de leur communauté, une offensive susceptible de renforcer la popularité des aounistes dans la rue chrétienne et sur le plan national.
Certains observateurs s’attendent d’ailleurs à un changement profond au niveau du paysage politique en général et spécialement parmi les composantes du camp du 8 Mars dont les relations ont été ébranlées dernièrement, après l’opposition du général Aoun à la prorogation. Une position rejetée par le courant des Marada, le parti Tachnag et le parti de Talal Arslan, au risque d’un éventuel divorce qui ne manquera pas de se répercuter sur les relations du CPL avec ses deux alliés chiites, Amal et le Hezbollah.
Dès à présent, des efforts sont déployés en vue de juguler ces désaccords et surtout d’empêcher qu’ils ne soient rendus publics, sachant que dans les cercles fermés les critiques que se lancent les uns et les autres vont bon train.
Un ministre estime à ce propos qu’une nouvelle phase s’annonce désormais sur la scène locale, marquée par l’accord conclu entre le 8 et le 14 Mars, et les contacts rétablis entre Nabih Berry et le courant du Futur appelés en principe à s’élargir pour englober d’autres composantes du 8 Mars dont le Hezbollah.
Ces rapprochements entre formations jadis opposées pourraient vraisemblablement engendrer une reconstitution des alliances susceptible de changer la polarisation de la scène politique. Ils devraient également paver la voie à la naissance d’un courant centriste dont les contours ont commencé à se définir avec le mouvement amorcé par Walid Joumblatt et l’ancien chef de gouvernement Nagib Mikati qui ont été rejoints par le Premier ministre désigné, Tammam Salam et le député Michel Murr. Un courant qui pourrait également attirer le parti Kataëb, après les positions affichées par le député Samy Gemayel, et qui sont relativement éloignées de celles du 14 Mars.
Quant au chef de l’État, qui a apposé un niet à la prorogation dès le début, il concrétisera immanquablement ses promesses en intentant un recours en invalidation de la loi autorisant la prorogation, devant le Conseil constitutionnel, sans se soucier par ailleurs, laisse-t-on entendre, des suites de son initiative. En définitive, souligne un ancien ministre, le chef de l’État, en ce faisant, entend surtout marquer une position de principe devant l’histoire.
En dépit des avis défavorables exprimés par certains experts constitutionnels, la prorogation du mandat du Parlement a bel et bien eu lieu, motivée par des considérations sécuritaires. Un prétexte que rejette notamment le constitutionaliste Hassan Rifaï, qui estime que l’instabilité qui prévaut dans nombre de pays arabes n’a pas pour autant servi d’alibi pour annuler une...

commentaires (4)

Quelle expression!! "PAYSAGE POLITIQUE LIBANAIS" cherchez l erreur! ....je cherche un mot ou des mots pour mieux décrire à quoi cela peut correspondre ....finalement j y renonce par pur respect de tous les mots...

CBG

18 h 30, le 01 juin 2013

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Commentaires (4)

  • Quelle expression!! "PAYSAGE POLITIQUE LIBANAIS" cherchez l erreur! ....je cherche un mot ou des mots pour mieux décrire à quoi cela peut correspondre ....finalement j y renonce par pur respect de tous les mots...

    CBG

    18 h 30, le 01 juin 2013

  • ON S'EST EXPRIMÉ !

    SAKR LOUBNAN

    14 h 27, le 01 juin 2013

  • Décomposition...pas recomposition!

    GEDEON Christian

    11 h 38, le 01 juin 2013

  • Hâmîha Haramîha....

    Antoine-Serge Karamaoun

    11 h 03, le 01 juin 2013

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