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Moyen Orient et Monde

Confirmer une éventuelle attaque au sarin en Syrie sera difficile

Il avait fallu à la police de Tokyo seulement trois heures pour confirmer que du gaz sarin avait été utilisé en 1995 par la secte Aoum dans son attentat dans le métro, qui avait tué 13 personnes et en avait intoxiqué des milliers d’autres. Le même gaz innervant est au cœur des interrogations sur l’usage présumé d’armes chimiques dans le conflit syrien, mais, dans le cas présent, les inspecteurs mandatés par l’ONU auront beaucoup plus de mal à établir la vérité que les laboratoires des hôpitaux nippons voici 18 ans. À Tokyo, de fortes concentrations de sarin avaient été aussitôt mesurées sur les lieux de l’attentat. En Syrie, deux mois se sont pratiquement écoulés depuis les premières accusations d’utilisation du gaz sarin, le 19 mars, lorsque les insurgés et les forces gouvernementales se sont rejeté la responsabilité d’une attaque dans la province d’Alep, qui a fait des dizaines de morts. Les autorités syriennes n’ont pas autorisé le moindre prélèvement sur les lieux et refusent l’accès à leur territoire aux enquêteurs de l’ONU désireux de déterminer si du gaz sarin a été utilisé ou non.
L’un des moyens de déterminer la présence de sarin est d’analyser le sang ou l’urine des personnes ou animaux censés y avoir été exposés. Le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, a déclaré la semaine dernière que des victimes syriennes ayant franchi la frontière présentaient des signes d’exposition aux armes chimiques. Or, le facteur vitesse est crucial, car la valeur d’un prélèvement, qu’il s’agisse d’un tissu humain ou de terre, se dégrade rapidement. En quelques semaines, le niveau de sarin peut ne plus être mesurable sur des fragments métalliques, le cratère d’impact d’un projectile ou dans le corps d’une victime. Les symptômes biologiques s’estompent encore plus rapidement, fait remarquer le professeur Hirotaro Iwase, expert médico-légal de l’université de Chiba, qui avait pratiqué des autopsies après l’attentat du métro de Tokyo.
Il avait fallu à la police de Tokyo seulement trois heures pour confirmer que du gaz sarin avait été utilisé en 1995 par la secte Aoum dans son attentat dans le métro, qui avait tué 13 personnes et en avait intoxiqué des milliers d’autres. Le même gaz innervant est au cœur des interrogations sur l’usage présumé d’armes chimiques dans le conflit syrien, mais, dans le...

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