Le Premier ministre libanais Nagib Mikati a affirmé lundi soir que le projet électoral du Rassemblement orthodoxe "ne passera pas", affirmant avoir ses propres moyens de le bloquer. "Le projet n'arrivera même pas au Conseil constitutionnel ; le président du Parlement (Nabih) Berry n'acceptera pas une loi qui contredit le pacte national", a ajouté M. Mikati lors d'une interview sur la chaîne MTV. Et de poursuivre : "Nous nous dirigeons sûrement vers une voie erronnée en soutenant le projet orthodoxe", qualifiant cette proposition d'anticonstitutionnelle. "S'ils veulent suggérer le fédéralisme, qu'on le discute franchement lors des séances de dialogue nationale", a ajouté le chef du gouvernement.
Nagib Mikati a par ailleurs affirmé qu'il est candidat aux législatives et ne sera pas chef du gouvernement lors des élections, ajoutant qu'il soutient un cabinet neutre.
Lundi, le président de la République Michel Sleiman a signé le décret pour la convocation du corps électoral. Ce décret qui prévoit la tenue des législatives à la date prévue (9 juin) selon la loi en vigueur, lui a été transmis par le Premier ministre qui l'avait lui-même signé quelques heures plus tôt.
Actuellement, la loi en vigueur est toujours la loi de 1960. Les commissions parlementaires ont adopté le projet de loi dit orthodoxe, mais il n'a pas encore été transmis au Parlement.
"J'ai signé le décret pour remplir mon devoir constitutionnel, a expliqué le Premier ministre. En tant qu'homme d'Etat, je dois assurer la tenue des élections malgré mon opposition à la loi de 1960 qui me porte personnellement préjudice."
Il a ainsi réitéré son soutien à la loi de (l'ancien ministre) Fouad Boutros qu'il a qualifiée de "la plus convenable." Ce projet apporte des modifications à la proportionnelle en ajoutant une dose de scrutin majoritaire.
Selon M. Mikati, aboutir à un consensus sur un nouvelle loi électorale est impossible car les protagonistes cherchent leurs propres intérêts.