Mais avant même l’arrivée des soldats français, Kidal était sous le contrôle d’islamistes se disant « modérés » et du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA, rébellion touareg). À Paris, l’état-major de l’armée française, interrogé hier sur une éventuelle collaboration au Mali avec le MNLA, a déclaré « se coordonner » effectivement avec « les groupes qui ont les mêmes objectifs » que les Français.
Centre-ville
À Gao, plus grande ville du nord du Mali, des combats, entamés dans la nuit de mercredi à jeudi à la périphérie de la ville entre des islamistes armés et des soldats nigériens, se sont poursuivis hier au centre-ville avec des soldats maliens, appuyés par l’armée française qui a fait notamment intervenir deux hélicoptères Gazelle, selon une source militaire. Cinq islamistes ont été tués lors des combats, selon une source militaire malienne qui a parlé « d’une quarantaine d’islamistes » venus de villages proches de Gao.
Dans le centre-ville, les combats ont pris fin dans l’après-midi. Ils ont eu lieu près de la mairie et du Palais de justice où se trouvaient retranchés des islamistes en armes, selon une source militaire française, qui a précisé qu’un homme portant une ceinture d’explosifs avait été maîtrisé. Le groupe islamiste armé qui a occupé Gao pendant neuf mois en 2012, le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), a affirmé avoir envoyé des combattants dans la ville, pour la « libérer des mécréants ». Il n’a pas précisé leur nombre, mais a affirmé que « la bataille » ne faisait « que commencer » pour reconquérir Gao, Kidal et Tombouctou.
Otages français au Nigeria
Pendant ce temps, les forces nigérianes passaient au peigne fin hier une zone frontalière du Cameroun pour localiser les sept otages français, retenus depuis 72 heures et qui seraient « divisés en deux groupes », selon le président français François Hollande. Le sort des otages a fait l’objet dès le début de la matinée d’informations contradictoires annonçant jusqu’à leur libération avant un démenti formel opposé par les autorités françaises.
« Selon nos informations, les ravisseurs pourraient retenir leurs otages dans la région de Dikwa », proche du Cameroun, selon une source sécuritaire. « Mais nous ne connaissons pas l’endroit précis (...) nos confrères des services de l’immigration sont mobilisés et nous avons des ordres stricts pour mener cette opération avec prudence », a-t-il dit. Les sept Français, trois adultes et quatre enfants âgés de 5 à 12 ans, en vacances dans le nord du Cameroun, ont été enlevés par des hommes à moto. Le Cameroun a indiqué que les ravisseurs ont pris ensuite la direction du Nigeria proche, avec leurs otages, en traversant juste des zones marécageuses.
Il s’agit du premier enlèvement de Français depuis le début de la guerre lancée par la France le 11 janvier au Mali pour déloger des groupes islamistes armés qui occupaient le nord du pays. L’enlèvement de la famille n’a pas été revendiqué, mais le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian avait mis en cause le groupe islamiste Boko Haram, très actif dans le nord-est du Nigeria, auteur de nombreux attentats meurtriers dans ce pays. Un autre groupe islamiste nigérian, qui pourrait être une faction de Boko Haram, Ansaru, a pour sa part revendiqué l’enlèvement d’un ingénieur français dans le nord-ouest du Nigeria en décembre et celui de sept étrangers le week-end dernier dans l’État de Bauchi. Les enlèvements contre rançon par des bandes criminelles sont fréquents au Nigeria. Mais un lien entre l’enlèvement de la famille et l’intervention française au Mali a aussi été évoqué.
(Sources : agences)
commentaires (4)
Sécuriser comment svp ? En pourquivant les extrémistes et en les poussant d'un pays à l'autre ? Is rentrent d'un trou... puis ils sortent d'un autre... La solution devrait être radicale partout.
SAKR LEBNAN
10 h 08, le 23 février 2013