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Liban : l'accès aux soins médicaux, priorité pour les réfugiés syriens

L'ONG Médecins sans frontières (MSF) a jugé jeudi "prioritaire" l'accès aux services médicaux pour les réfugiés syriens au Liban, qu'ils soient enregistrée ou non auprès du Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR).

"Une assistance doit être fournie à tous les réfugiés, immédiatement à leur arrivée, avec un accès garanti à la santé sans attendre qu'ils soient dûment enregistrés", affirme MSF dans un nouveau rapport intitulé "Survivre au-delà de la guerre: le vie des réfugiés syriens et des populations déplacées au Liban".

Il s'agit du 2ème rapport sur les réfugiés syriens rédigé par MSF en 8 mois.

La moitié de cette population vulnérable ne reçoit pas les traitements médicaux nécessaires en raison des coûts prohibitifs, alors que "l'argent ne doit pas être un obstacle à la santé pour une population fuyant la violence d'une zone de guerre", selon le texte.

MSF a mené une enquête au Liban en décembre 2012 auprès de 2.124 ménages à Saïda (sud), dans la vallée de la Bekaa (est) et la grande ville du nord, Tripoli, où ses équipes offrent une assistance médicale gratuite.

Pour l'ONG "les besoins humanitaires des réfugiés syriens et des personnes déplacées vivant au Liban ne sont pas satisfaits" dans tous les domaines ajoutant que "leurs conditions de vie sont de plus en plus précaires".

"Plus de 50% des personnes interrogées par MSF, enregistrées ou non auprès du HCR, sont logées dans des abris de fortune comme des garages, des fermes, des immeubles en construction ou des écoles abandonnées", selon le rapport.

"Près des deux tiers des Syriens non encore enregistrés comme réfugiés ne reçoivent aucune aide", a déclaré jeudi à Genève Bruno Jochum, le directeur général de MSF, de retour du Liban. Environ 40% des 300.000 Syriens ayant fui les violences au Liban ne sont pas enregistrés.

"Le processus d'enregistrement par le HCR dure 2 à 3 mois dans la vallée de la Bekaa, c'est beaucoup trop, car en attendant les familles n'ont pas droit à l'aide internationale", a-t-il souligné.

Un Syrien, non enregistré comme réfugié, doit payer 100% des frais quand il veut se faire soigner. Or, le plus souvent, il n'a aucun revenu, et "beaucoup de malades sont renvoyés car ils ne peuvent pas payer", a déploré Bruno Jochum.

Environ la moitié des personnes interrogées par MSF ont été contraintes d'interrompre leur traitement pour des maladies chroniques, comme le diabète ou des maladies cardio-vasculaires.

Lorsqu'ils sont enregistrés, les réfugiés syriens ne payent que 15% de soins, le reste est pris en charge par le HCR.

MSF souhaite la mise en place de centres de réception pour les nouveaux arrivants et d'abris collectifs pour faire face à l'afflux. "Si des milliers d'autres réfugiés arrivent au Liban, il n'y aura pas d'autre solution que de créer des camps", selon Bruno Jochum.

Pour le directeur général de MSF, les autorités libanaises et la communauté internationale ont sous-estimé la longueur et la profondeur de la crise. "L'été dernier, les réfugiés syriens pensaient qu'ils pourraient rentrer rapidement. Ce n'est pas le cas", a-t-il dit.

"Une décision politique est nécessaire pour distribuer l'aide à toutes les familles indépendamment de la procédure d'enregistrement", a-t-il insisté.

De son côté, MSF augmente son aide au Liban. Mais, a précisé son directeur général, les ONG ne sont pas en mesure de remplacer les structures de santé des autorités locales. "Il faut lever les obstacles administratifs", a-t-il plaidé.

Enfin, MSF demande "instamment aux autorités et au HCR de veiller à ce que tous les réfugiés souffrant de graves problèmes de santé aient un accès complet et rapide à des soins hospitaliers et à l'inclusion systématique de traitements abordables pour les maladies chroniques dans le système des soins de santé".
L'ONG Médecins sans frontières (MSF) a jugé jeudi "prioritaire" l'accès aux services médicaux pour les réfugiés syriens au Liban, qu'ils soient enregistrée ou non auprès du Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR)."Une assistance doit être fournie à tous les réfugiés, immédiatement à leur arrivée, avec un accès garanti à la santé sans attendre qu'ils soient dûment...