Conflit en Syrie: deux appareils de l'armée touchés par les rebelles

Les violences se poursuivaient sans relâche mardi en Syrie, où les rebelles ont abattu un hélicoptère de l'armée et touché un avion-cargo mais leur attaque contre un camp militaire stratégique a été mise en échec, selon une ONG.

Les belligérants, qui tentent de gagner du terrain dans ce conflit qui entre le 15 dans son 23e mois, restent déterminés à se battre jusqu'au bout en l'absence de toute solution politique acceptable pour la rébellion et le régime de Bachar al-Assad.

Selon un bilan provisoire de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), 37 personnes ont péri mardi à travers le pays -18 civils, 13 rebelles et six soldats-, alors que les violences tuent des dizaines de personnes tous les jours.

Dans la province d'Idleb (nord-ouest), les rebelles sont parvenus à abattre un hélicoptère qui se rendait à l'aéroport militaire de Taftanaz, assiégé par les rebelles et les jihadistes qui cherchent à le prendre, a précisé l'ONG, qui s'appuie sur un large réseau de militants et de médecins.

Dans la même province, l'armée a repoussé une attaque rebelle sur le village de Mastouma, point de rassemblement des chars et des troupes régulières à sept kilomètres d'Idleb, la capitale de la province éponyme dont les insurgés tiennent une grande partie, a-t-elle ajouté.

"Après de violents combats dans le village, les rebelles se sont retirés de Mastouma", transformé en un camp militaire stratégique, a précisé Rami Abdel Rahmane, chef de l'OSDH.

Selon une source militaire, l'armée et les "comités populaires", des supplétifs civils de l'armée, contrôlent Mastouma où 20 rebelles ont péri dans les combats.

Dans l'Est, un avion-cargo qui transportait des munitions selon des militants, a été touché en atterrissant, de violents combats se déroulant au sol près de l'aéroport militaire de Deir Ezzor, a ajouté l'ONG. L'aviation est un atout principal du régime dans le conflit.

Dans la même région, les islamistes radicaux du Front al-Nosra ont exécuté trois soldats, a indiqué l'OSDH avec une vidéo à l'appui. Ce groupe, issu selon Washington d'Al-Qaïda, compte de nombreux jihadistes étrangers.

Dans la province de Homs (centre), six soldats ont été tués dans des attaques rebelles, a ajouté l'ONG.

Ailleurs dans le pays, la banlieue de Damas était de nouveau sous les bombes, et des renforts continuaient d'arriver à Daraya, une localité située au sud-ouest de la capitale que l'armée tente de reprendre depuis des semaines, selon l'OSDH.

Dans le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk, dans le sud de Damas, quatre personnes ont été tuées par des tirs d'obus et une cinquième par un tireur embusqué, a ajouté la même source. Des factions palestiniennes favorables au régime syrien ont appelé les hommes armés à se retirer du camp pour permettre le retour des familles l'ayant fui.

Dans ce contexte de violences, le ministre syrien de l'Information Omrane al-Zohbi a invité "toutes les forces d'opposition" qui adhèrent aux principes de la non-ingérence et de la souveraineté nationale à participer au dialogue national proposé par M. Assad pour régler la crise.

Cet appel exclut d'emblée l'opposition en exil reconnue par les Occidentaux comme la représentante légitime du peuple syrien et qui réclame le départ de M. Assad.

Ce dernier a proposé dimanche un plan de sortie de crise par lequel il se maintient au pouvoir, mais l'opposition et l'Occident l'ont rejeté.

La Syrie a basculé dans la guerre civile après qu'une révolte populaire violemment réprimée par le régime se soit militarisée. Plus de 60.000 personnes y sont mortes depuis mars 2011 selon l'ONU.