Des missiles ont atteint un véhicule des insurgés dans le village de Sar Kanda, situé dans le Waziristan du Sud, district tribal considéré comme un des centres de la mouvance jihadiste dans le nord du Pakistan. « Le mollah Nazir et cinq de ses combattants ont été tués. Deux commandants locaux, Atta Ullah et Rafey Khan, font partie de ces victimes », a dit un haut responsable de la sécurité. Selon un autre responsable, ces tirs se sont produits tard mercredi soir, mais l’information n’a pu être confirmée avant-hier matin car l’attaque a eu lieu dans une région reculée et montagneuse adossée à l’Afghanistan. Les funérailles du mollah Nazir ont eu lieu hier, ont indiqué des témoins.
Le mollah Nazir avait été la cible de nombreux tirs de drones américains ayant causé la mort de membres de son entourage. Il avait aussi échappé fin novembre à un attentat-suicide. Âgé d’une trentaine d’années, le mollah Nazir était un allié du commandant taliban Hafiz Gul Bahadur, établi dans le district voisin du Waziristan du Nord. Il était parvenu à un accord de paix en 2007 avec les autorités pakistanaises et entretenait des relations houleuses avec le Mouvement des talibans du Pakistan (TTP), groupe qui multiplie les attentats contre les forces pakistanaises.
« Le mollah Nazir pouvait enrayer l’avance du TTP (au Waziristan), il unifiait aussi la tribu Wazir et ses combattants. S’il est bien mort, c’est un gros problème pour la tribu Wazir et l’armée pakistanaise », a commenté Saifullah Khan Mehsud, directeur du centre de recherche sur les zones tribales pakistanaises à Islamabad. Sa mort rendra les choses plus difficiles pour les autorités pakistanaises confrontées aux assauts nourris du TTP et risque de créer encore plus de « chaos » dans la région, a-t-il pronostiqué. Des responsables du renseignement pakistanais se sont réunis hier pour discuter de l’impact de la mort de Nazir sur le Waziristan du Sud. « Il y aura un contrecoup car il était un des hommes qui empêchaient le TTP d’opérer dans ce secteur », a commenté un responsable sous le couvert de l’anonymat.
(Source : AFP)
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