Hommage à Dédé Taleb (1982-2012)

Trente longues années séparent ces deux dates et je me demande souvent comment tu aurais géré ta vie et la mienne si tu avais été encore là...
Qu’est-ce qu’on aurait fait ? Certainement un duo formidable !
À mon avis, tu es parti bien vite. J’avais encore tellement de choses à te dire.
On m’avait pourtant appris qu’il n’y avait qu’un père éternel, et moi, j’étais persuadée que c’était toi !
Mourir à 32 ans, c’était vraiment trop tôt pour une personne qui vivait sa vie intensément !
Tu aurais dû mieux faire tes comptes !
Qu’est-ce que je vais t’écrire ? Qu’est-ce que je vais dire de toi que les gens ne savent pas ?
Qu’est-ce que tu veux que je te raconte ? Ici, tout va bien, mais ça aurait été beaucoup mieux avec toi.
Tu es parti au moment ou j’avais le plus besoin de toi. Tu étais mon idole, mon héros.
À l’époque, j’étais sans peur et sans reproche, et tellement fière d’être ta fille !
Tes amis et les miens t’aimaient vraiment : la preuve, ils continuent à se souvenir de toi malgré les années...
Ces années d’insouciance étaient pour moi des années magnifiques...
Dédé, tu étais un personnage, un mythe, un homme sympathique, drôle, bon et généreux, tu étais le père que toutes mes amies rêvaient d’avoir. Le plus gentil, le plus aimant, le plus amusant, le moins conventionnel et surtout le moins sérieux, ce qui faisait toute la différence avec les autres papas...
Je n’oublie rien de ce que tu m’as dit, fait ou appris, mais mon plus grand plaisir, c’est de voir que je ne suis pas la seule à qui tu as laissé de bons souvenirs.
Les Cèdres, cette région que tu as tellement chérie, se souvient de toi et ne te dissocie pas de ses moments de gloire. Tu as été un de ses principaux piliers, son élément moteur.
« Les Cèdres, c’est Dédé »... J’adore entendre cette phrase, même venant de personnes qui ne t’ont jamais connu...
Ta réputation d’excellent hôte nous motive, mon frère, ma sœur et moi, à rebâtir ton hôtel à l’identique. Ce « Le Chalet » qui a fait la renommée des Cèdres et qui a laissé d’inoubliables souvenirs à plus d’un, toutes générations confondues, te fera revivre dans nos mémoires...
Maman parle de toi comme si tu étais encore la, et moi je te demande de continuer à veiller sur moi.
Mon seul regret est que mon fils Michel ne t’a pas connu, vous vous seriez très bien entendus...
Tu me manques trop.

Marie-Joe TALEB