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Tunisie: calme précaire à Siliana, ville en proie aux violences

Les forces de l'ordre tunisiennes se sont faites discrètes à la tombée de la nuit à Siliana, à 120 km au sud-ouest de Tunis, où régnait un calme précaire après une deuxième journée d'affrontements, ont constaté des journalistes de l'AFP.


Les policiers étaient très peu visibles dans cette ville où un semblant de calme était revenu dans la soirée. L'ensemble des commerces étaient fermés et des barricades formées par des manifestants avec des pneus enflammés barraient de nombreuses rues.


Un groupe de jeunes bloquait par ailleurs la principale route menant à Siliana afin d'empêcher la venue de renforts policiers, alors que les syndicats appellent à de nouvelles manifestations jeudi.
"Nous ne laisserons jamais un policier passer par ici", a déclaré Farid, un lycéen de 19 ans se tenant à ce barrage située à une quinzaine de kilomètres de la ville.

 

L'agence officielle TAP avait indiqué pour sa part que l'ensemble des forces de l'ordre avaient quitté Siliana, ce que le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Khaled Tarrouche, contacté par l'AFP, a démenti.

 

Cette deuxième journée consécutive de grève générale et de violences entre manifestants et policiers a fait, selon les sources hospitalières interrogées par l'AFP, 206 blessés.

 

M. Tarrouche a indiqué ne pas pouvoir dresser de bilan complet, faisant état de 16 policiers blessés, de trois postes de polices de la région incendiés et d'une recette des finances pillée.
"La police a répliqué à des attaques des manifestants contre le siège du gouvernorat (préfecture, ndlr) et des lieux de souveraineté", a-t-il dit à l'AFP.
"Les forces de l'ordre n'attaquent jamais des manifestants pacifiques", a-t-il ajouté.
Interrogé sur l'usage de chevrotine par les forces de l'ordre et sur le grand nombre de blessés parmi les manifestants, M. Tarrouche a indiqué "que le principe est toujours de ne pas faire de morts".


Les manifestants réclament la libération de 14 personnes arrêtées lors de violences en avril 2011, le limogeage du gouverneur régional, ainsi que des moyens accrus pour le développement économique de cette région très pauvre, comme la plupart des districts de l'intérieur de la Tunisie.

 Le Premier ministre, Hamadi Jebali a déclaré mercredi soir que "ce gouverneur ne partira pas".


L'économie tunisienne peine à se relever de la récession qui a suivi la révolution de janvier 2011. La pauvreté était alors au coeur des revendications de la foule.


La région de Siliana est très affectée par ces difficultés économiques. Selon des statistiques officielles, les investissements ont baissé de 44,5% et les création d'emplois de 66% sur la période janvier-octobre 2012 par rapport à la même époque de l'année précédente.

Les forces de l'ordre tunisiennes se sont faites discrètes à la tombée de la nuit à Siliana, à 120 km au sud-ouest de Tunis, où régnait un calme précaire après une deuxième journée d'affrontements, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Les policiers étaient très peu visibles dans cette ville où un semblant de calme était revenu dans la soirée. L'ensemble des commerces étaient...