Dans la littérature abondante et un peu disparate en la matière, cette récente édition est l’aboutissement d’un suivi quotidien attentif et rigoureux, émanant d’un spécialiste aguerri aux difficultés du sujet, l’ayant enseigné de longue date, et qui n’a cessé d’y verser, jour après jour, notes et commentaires advenus. Il ne s’agit donc point d’un intervenant occasionnel, amateur d’art seulement, mais surtout d’un vrai et authentique père fondateur.
Sans compter la complexité du sujet au niveau de la technique juridique, ni son étendue qui est immense, il serait hasardeux de prétendre en faire un étalage ou même un simple rappel. En dépit de l’aridité de l’espèce et du vieillissement des textes et l’évolution des idées, le style, comme par revanche, se pare ici de sa plus pure jeunesse. L’auteur appartient à une pléiade de juristes écrivains ou poètes libanais, qui ont ce qu’on appelle le génie de la langue française qu’ils utilisent. Et à la faveur de cette appartenance, les nuances les plus ténues du droit acquièrent une clarté d’une limpidité remarquable, et les développements évoluent dans un coulé avenant par sa clarté et sa transparence.
Faut-il rappeler ici, au hasard des citations, le slalom géant où ont zigzagué décisions de justice et tendances touchant la « représentation » en droit successoral quant à la troisième parentèle. Le traité du professeur Najjar en dresse un tableau exhaustif avec une objectivité et une fidélité exemplaires qui côtoient les plus fins contours du problème.
Et faisant état de deux arrêts de la Cour de cassation libanaise en formations différentes, qui donnent une idée du conflit, on y découvre cité l’avis magistral d’un auteur dont l’autorité en droit successoral est universellement reconnue. Il s’agit du professeur Jean Carbonnier qui, se penchant sur la « représentation », rejoint l’opinion émise de longue date par le professeur I. Najjar. Une telle rencontre est un feu rouge de lege ferenda, qui mérite qu’on s’y arrête.
Les présentes lignes sont un raccourci qui pèche visiblement par sa brièveté, car un tel ouvrage appelle une beaucoup plus grande méditation, puisqu’il vient enrichir la science juridique et l’histoire, d’un présent indispensable fait à nos bibliothèques de juristes.
Me Émile BEJJANI
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