Syrie: Washington veut une opposition élargie qui résiste aux extrémistes

Les Etats-Unis veulent une opposition syrienne élargie au-delà du Conseil national syrien (CNS), qui puisse "résister fortement aux efforts des extrémistes pour détourner la révolution" contre le président Bachar al-Assad, a déclaré mercredi à Zagreb la chef de la diplomatie américaine Hillary Clinton.

"Il y a des informations inquiétantes sur des extrémistes qui se rendent en Syrie et tentent de détourner à leurs fins ce qui était jusqu'ici une révolution légitime contre un régime oppressif", a-t-elle déclaré à la presse à Zagreb.

Pour cette raison, les Etats-Unis veulent "aider l'opposition à s'unir fermement", a déclaré Mme Clinton à la presse à Zagreb.

"Le CNS ne peut plus être vu comme le leader visible de l'opposition", a-t-elle dit. "Il peut être une partie de l'opposition, mais l'opposition doit inclure des gens à l'intérieur de la Syrie et d'autres", a-t-elle précisé.

"Nous travaillons très dur avec de nombreux éléments différents de l'opposition à l'intérieur comme à l'extérieur de la Syrie", a poursuivi Mme Clinton en marge d'une rencontre avec le président croate Ivo Josipovic.

Elle a estimé qu'une ample coalition de l'opposition avait "besoin d'une structure dirigeante vouée à représenter et à protéger tous les Syriens", une opposition "capable de parler à chaque segment et à chaque composante géographique de Syrie".

Les Etats-Unis veulent "aider l'opposition à s'unir derrière une stratégie partagée, efficace, qui puisse résister à la violence du régime et commencer à préparer une transition politique", a fait valoir la secrétaire d'Etat.

Les déclarations de Mme Clinton interviennent après que mercredi en Turquie, plusieurs groupes de l'opposition syrienne, dont le CNS, ont appelé à la formation rapide d'un gouvernement en exil afin d'améliorer leur représentation et surtout d'obtenir un meilleur soutien de la communauté internationale.

Les violences en Syrie ont fait plus de 36.000 morts en près de vingt mois de conflit, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH, proche de l'opposition).

Le sang a continué de couler mercredi avec un attentat près d'un mausolée chiite au sud-est de Damas tandis que l'aviation bombardait sans relâche des rebelles dans la banlieue est de la capitale.