La France compte jusqu’à plusieurs centaines d’islamistes radicaux capables de passer à l’action comme le groupe démantelé samedi, a déclaré hier le ministre de l’Intérieur Manuel Valls, alors qu’un jeune homme, soupçonné du jet d’une grenade dans une épicerie juive de Sarcelles (Val-d’Oise) le 19 septembre, a été tué samedi à Strasbourg par des policiers sur lesquels il avait ouvert le feu lors d’une tentative d’interpellation. « Nous devons considérer cette menace comme très sérieuse et il faut s’y attaquer », a ainsi dit Manuel Valls sur RTL, soulignant que c’était la deuxième fois dans un passé récent que de jeunes Français étaient impliqués dans des actions armées en France, en référence à Mohammad Merah, abattu par la police en mars dernier après avoir tué sept personnes à Toulouse et Montauban en se réclamant d’el-Qaëda et après des séjours au Pakistan et en Afghanistan.
Douze autres personnes, dont certaines armées, ont en effet été arrêtées au total samedi à Cannes, dans l’est du pays et en région parisienne, a-t-on donc appris hier de source judiciaire. Il s’agit de jeunes Français avec pour certains un casier judiciaire mais pas, comme dans d’autres affaires, de passé de militantisme islamiste accompagné de voyages à l’étranger ou de séjours dans des camps d’entraînement. Le plus jeune a 19 ans et le plus âgé 28 ans, et se trouvent au siège de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), a précisé une source judiciaire. Il y a une seule femme, celle du suspect tué à Strasbourg. Ils peuvent, en matière de terrorisme, être retenus en garde à vue jusqu’à demain. À ce moment, une information judiciaire visant sans doute au moins l’incrimination « d’association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste », et peut-être l’attentat de Sarcelles, sera ouverte et certains des suspects ou la totalité seront présentés à un juge d’instruction.
« Il s’agissait d’un groupe dangereux et déterminé à agir », a ajouté M. Valls, estimant que d’autres actions auraient pu suivre celle de Sarcelles, imputée à ces hommes. Le ministre de l’Intérieur a donc laissé entendre qu’il y aurait d’autres arrestations liées au démantèlement de cette présumée cellule. « Il faut pousser les investigations, en savoir plus, connaître le rôle de chacun. Il y aura sans doute, peut-être, d’autres arrestations », a-t-il dit. Le ministre de l’Intérieur a dans la foulée dénoncé hier l’influence néfaste de médias arabo-musulmans – sans préciser lesquels – sur les apprentis jihadistes français qui, selon des experts, privilégient l’Internet pour se nourrir de propagande, d’appels à la haine et de manuels de fabrication de bombes ou de maniement d’armes.
La police cherche en outre à savoir, selon le site Internet du Monde, si certains membres du groupe non encore interpellés combattent actuellement en Syrie, étant donné que des islamistes participent à l’insurrection contre le régime de Bachar el-Assad.
Formation d’imams
Le ministre pense également que l’action préventive passe par une mobilisation de la société contre l’antisémitisme, mais aussi par les prisons, où des délinquants peuvent être initiés à l’islamisme radical. « Nous savons aussi qu’il y a plusieurs dizaines, voire plusieurs centaines d’individus capables de s’organiser comme le groupe qui vient d’être démantelé », a-t-il dit. Pour les prisons se pose le problème de la formation des aumôniers, estime-t-il. « Dans les prisons, nous avons besoin d’imams français, d’imams formés, pour que ce ne soient pas des imams autoproclamés qui aujourd’hui fassent passer cette doctrine de haine », a-t-il dit.
(Source : agences)
Il faudrait peut-être leur dire, que vous avez expulsé des français qui voulaient aller en Syrie !!!!
05 h 28, le 09 octobre 2012