Consistoire israelite : mesures de sécurité supplémentaires face à "une guerre sans merci"

Le président du Consistoire israélite de France, Joël Mergui, a annoncé dimanche que les dirigeants de la communauté juive, reçus par François Hollande, avaient reçu l'assurance que "des mesures de sécurité supplémentaires" allaient être prises.

Joël Mergui et Richard Prasquier, président du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France), ont salué, dans un communiqué commun publié dimanche soir, "l'efficace mobilisation des services de police dans l'attentat contre l'épicerie de Sarcelles qui aurait pu entrainer des conséquences humaines très lourdes".

Saluant également l'engagement du gouvernement et du président de la République, "ils font part d'une évolution qui est inquiétante non seulement pour la communauté juive qui a constaté que les attentats de Toulouse n'avaient fait qu'aviver l'antisémitisme, mais pour la communauté nationale tout entière".

Pour sa part, le Grand rabbin de France Gilles Bernheim, tout en manifestant sa "reconnaissance" à l'égard des autorités", a souligné, sur RTL dimanche, que "la mobilisation doit venir des autorités musulmanes en France", et notamment les responsables du culte musulman".

L'Union des étudiants juifs de France (UEJF) "appelle également la jeunesse de France à lutter contre l'antisémitisme et à agir pour que les jeunes islamistes radicaux cessent de devenir des modèles pour une partie d'entre elle".

Dans un communiqué, elle demande en outre à "l'Elysée et Matignon de faire de la lutte contre l'antisémitisme et contre le racisme la grande cause nationale 2013".

Auparavant, Joël Mergui avait déclaré qu'"une guerre sans merci" avait été déclarée, après les tirs à blanc contre une synagogue samedi soir, quelques heures après un coup de filet dans les milieux islamistes.

"Nous avons les garanties que des mesures de sécurité supplémentaires vont être prises", avait-il déclaré M. Mergui sur le perron de l'Elysée, aux côtés de quatre autres dirigeants de la communauté juive, dont le président du Crif Richard Prasquier.

Ce dernier a établi un parallèle entre le nazisme et l'islam radical. "Etre complaisant vis-à-vis de l'islam radical, c'est être complaisant vis-à-vis du nazisme", a-t-il estimé.

Evoquant une "idéologie monstrueuse", M. Prasquier a fustigé l'"indulgence, la complaisance vis-à-vis de ces fanatiques du radicalisme islamique". Selon lui, "c'est l'ensemble de la communauté nationale qui doit se défendre contre des valeurs qui ne sont pas du tout celles de la République".

Joël Mergui a appelé à "trouver une solution à un mal qui s'appelle la haine des juifs".

Selon le président du Consistoire, "l'existence de milieux délinquants convertis à l'islam radical constitue, pour la communauté juive et nationale, une vraie menace dont la gravité et l'enjeu doivent être mesurés par tous, y compris la communauté musulmane de France".

Pour lui, "se démarquer de la violence faite aux juifs, refuser que ceux-ci deviennent la cible de fondamentalistes est (...), plus que jamais, un enjeu pour toute notre société et l'avenir de notre démocratie".