Film anti-islam : Après la banlieue sud, les partisans du Hezbollah manifestent à Tyr

A l'appel du secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, des partisans du parti chiite ont organisé une manifestation, aujourd'hui à Tyr (Liban-Sud), contre le film anti-islam, "Innocence of Muslims".

 

"Amérique, grand Satan, Israël, ennemi des musulmans", ont scandé les milliers de manifestants dans les rues de Tyr, brandissant des pancartes sur lesquelles était écrit: "Nous nous sacrifierons pour toi, ô messager de Dieu" ou "Tous nos problèmes proviennent de l'Amérique".

 

Lundi, le Hezbollah avait organisé un premier rassemblement massif dans la banlieue-sud de Beyrouth, pour dénoncer le film anti-islam. Lors de ce rassemblement, Hassan Nasrallah avait fait une rare apparition.

 

S'exprimant devant la foule, un haut dirigeant du Hezbollah, cheikh Nabil Qaouq, a mis en garde les Etats-Unis et la France contre tout affrontement avec le monde musulman.
"O Américains, il vaut mieux pour vous que vous vous rétractiez et vous n'entriez pas dans un affrontement avec la nation" musulmane, a-t-il souligné.

Et à la France, où des caricatures de Mahomet ont été publiées mercredi par l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, cheikh Qaouq a déploré que ce pays ait "choisi aussi une position d'animosité à l'égard de la nation" musulmane.
Selon lui, les deux pays doivent être "conscients de la colère des musulmans, qui sont capables de tout faire pour défendre la dignité du messager du Dieu".

 

Cette manifestation a eu lieu quelques heures après des tirs contre un fast-food américain KFC dans la localité de Nabatiyeh, dans le sud du Liban, qui n'ont pas fait de victime, selon un responsable de la sécurité.

 

D'autres manifestations se dérouleront vendredi à Baalbeck (est), samedi à Bint Jbeil (sud) et dimanche au Hermel (est).

 

Au Liban, ce n'est pas le premier mouvement de protestation que ce film suscite.

Vendredi dernier , un manifestant a été tué et 25 autres ont été blessés dans des heurts à Tripoli, la grande ville du nord du Liban, entre les forces de sécurité et des islamistes qui avaient incendié un restaurant de fast-food américain KFC pour protester contre le film islamophobe.

 

D'ailleurs, la rue sunnite entend reprendre son mouvement de protestation à l'appel de l’imam islamiste cheikh Ahmad al-Assir, vendredi après la prière, à Saïda (Liban-Sud). Le cheikh sunnite a critiqué, mardi, l'appel du secrétaire général du Hezbollah aux manifestations de protestation contre le film anti-islam, estimant qu'il y a des "intentions cachées" derrière cet appel.

 

Lundi, le ministre de l'Intérieur Marwan Charbel s'est voulu toutefois rassurant en affirmant que "les manifestations (au Liban) seront limitées dans le temps et l'espace".

 

 

Mises en garde franco-US 

Outre les manifestations de colère qui se sont répandues dans le monde arabe contre le film islamophobe, la publication mercredi par l’hebdomadaire français Charlie Hebdo de caricatures du prophète Mahomet risque d'accroître les tensions. 

 

Anticipant un possible regain de colère de musulmans, la France a appelé, dans un SMS envoyé mercredi, ses ressortissants au Liban à la "vigilance". Le consulat exhorte également les Français au Liban à se tenir "éloignés des rassemblements et des bâtiments sensibles (comme les ambassades et les lieux de culte), notamment vendredi 21 septembre".

 

Lundi, les Etats-Unis ont déconseillé à leurs ressortissants de se rendre au Liban et a suspendu les autorisations pour les étudiants américains souhaitant aller étudier dans ce pays.

 

 

 

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