Des chrétiens dénoncent la loi pakistanaise sur le blasphème

La diffusion sur internet d'une vidéo islamophobe a poussé des responsables musulmans à réclamer une loi internationale contre le blasphème mais le Conseil oecuménique des Eglises (COE), qui regroupe des Eglises protestantes, orthodoxes et évangéliques, a relevé lundi qu'une telle interdiction avait été utilisée au Pakistan pour persécuter d'autres religions.

Le recours abusif à la loi sur le blasphème au Pakistan a placé les chrétiens, les hindous et les musulmans ahmadis dans "un état de peur et de terreur" dans ce pays, a déclaré lundi le COE au cours d'une conférence organisée à Genève.

Des représentants de ces minorités, au cours de cette conférence, ont fait état de lynchages et de mauvais traitements généralisés à l'encontre de personnes accusées de blasphème au Pakistan.

"Au Pakistan, nous luttons contre la loi sur le blasphème et ses abus", a déclaré Mohammed Tahseen, directeur du groupe South Asia Partnership.

L'arrestation récente d'une jeune chrétienne, passible de la peine capitale pour avoir brûlé un Coran, une accusation qui s'est depuis révélée fausse, est l'un des nombreux exemples cités par Mohammed Tahseen.

Des représentants musulmans pakistanais ont déclaré que non seulement cette loi contre le blasphème devait être maintenue mais qu'elle devait être élargie au niveau international.

Cette position fait écho aux appels de représentants du monde musulman à la mise en place d'une législation internationale, par le biais des Nations unies, qui punirait les insultes faites aux symboles religieux.