"Israël doit assumer ses responsabilités (...) et ne peut pas simplement fermer la porte", a déclaré au journal William Tal, envoyé en Israël du Haut-commissariat de l'ONU pour les réfugiés.
"Il serait très irresponsable de les repousser (les migrants) vers l'Egypte, où ils pourraient tomber aux mains de trafiquants", a-t-il ajouté en évoquant des cas établis de viols et de torture.
Interrogé jeudi à la radio, le ministre en charge des Services publics, Michaël Eytan, a déclaré qu'"Israël doit surveiller ses frontières tout en étant tenu par ses engagements humanitaires internationaux (...) Nous trouverons la formule adéquate pour assumer cette double contrainte".
Le 28 août, les migrants en question, dont un adolescent de 14 ans et deux femmes, sont arrivés à la frontière après avoir traversé le Sinaï égyptien, mais se sont retrouvés bloqués derrière une clôture en secteur situé en territoire israélien, a précisé Haaretz.
La Cour suprême d'Israël a commencé jeudi matin à examiner cette affaire, après avoir été saisie la veille par l'ONG israélienne "Nous sommes des réfugiés", selon les médias.
Dans un communiqué adressé à la Cour suprême, le conseiller juridique du gouvernement Yéhouda Weinstein a indiqué qu'"à titre humanitaire, l'armée israélienne a reçu pour consignes de fournir de l'eau et des produits alimentaires de base aux migrants (bloqués), ainsi qu'une assistance médicale si nécessaire".
Ce texte souligne cependant qu'"Israël est un pays souverain et décide en conséquence souverainement qui peut pénétrer ou non sur son sol, de même qu'il est souverainement habilité à construire une barrière face à l'Egypte pour empêcher l'accès à son territoire".
Il y a trois semaines, un groupe de migrants africains avait été bloqué à la frontière pendant quatre jours avant d'être autorisé à pénétrer sur le territoire israélien pour des "raisons humanitaires".
La présence en Israël de plus de 62.000 immigrants clandestins, dont quelque 35.000 Erythréens entrés par le Sinaï égyptien, a provoqué depuis mai des violences et une polémique.
Israël érige actuellement une barrière de 250 km le long de sa frontière avec l'Egypte. Quelque 170 km sont déjà construits, et l'ouvrage devrait être achevé d'ici la fin de l'année.
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