La leader du Parti québécois Pauline Marois est la première femme à prendre la direction du gouvernement provincial. Christine Muschi/Reuters
Les enquêteurs travaillaient notamment sur l’hypothèse non confirmée selon laquelle l’homme aurait voulu s’en prendre directement à Pauline Marois, qui doit prendre la tête d’un gouvernement minoritaire à l’issue du scrutin de mardi. La police n’a pas divulgué beaucoup d’informations concernant le suspect : on sait seulement qu’il est anglophone, s’appelle Richard Henry Bain, propriétaire d’une entreprise de services de chasse et de pêche, qu’il est âgé de 62 ans et qu’il vit au Québec, mais pas dans la région de Montréal. Selon des images prises immédiatement après son interpellation, il portait un passe-montagne et une robe de chambre. « Deux armes à feu ont été retrouvées » sur le suspect, a précisé Ian Lafrenière, de la police de Montréal. Hier matin, les enquêteurs ont également examiné la camionnette appartenant au suspect, stationnée à proximité de la salle de concert. Ils y ont trouvé « la même substance que celle qui a été utilisée pour mettre le feu à la porte » de la salle de concert, mais pas d’autres armes.
« La Sûreté du Québec étant chargée, dans le cadre de son mandat, de la protection de l’État, elle cherche à établir quels étaient les mobiles » de l’agression, lors d’une enquête menée conjointement avec le service de police de la ville de Montréal, a déclaré Guy Lapointe, porte-parole de la Sûreté du Québec. MM. Lapointe et Lafrenière ont décrit le déroulement des événements de la nuit.
Harper horrifié
C’est à l’extérieur, à l’arrière de la salle de concert, le Métropolis, où Mme Marois prononçait son discours de victoire et lançait un appel au rassemblement de tous les Québécois, que le suspect a ouvert le feu. Un homme a été tué sur le coup, tandis qu’un autre homme, blessé, a été secouru et conduit à l’intérieur du bâtiment, dont la porte a été fermée. Le suspect, qui aurait tenté d’y entrer, a alors mis le feu à la porte, utilisant un produit inflammable, avant d’être rapidement maîtrisé par les policiers, nombreux autour du bâtiment. Le suspect « n’a opposé aucune résistance physique » lors de son arrestation, a précisé M. Lapointe. L’homme décédé sur place était un technicien de 48 ans travaillant pour la Solotech, une société chargée de la sonorisation de la salle, père d’un enfant de trois ans, a indiqué son neveu, Sébastien Bourgeault.
Plusieurs hommes politiques, dont le Premier ministre sortant du Québec Jean Charest, ont exprimé leur « consternation » et leur « tristesse » et condamné la fusillade. Le Premier ministre du Canada Stephen Harper s’est dit « furieux et attristé » d’apprendre « l’horrible fusillade. Il est tragique que le jour où s’exerce la démocratie soit marqué d’un acte de violence », a-t-il ajouté, affirmant que son auteur « devra subir toute la rigueur de la loi ».
Marois et les étudiants
L’incident meurtrier a éclipsé momentanément dans les médias québécois la victoire des indépendantistes qui marque un moment historique, Mme Marois devenant première femme à prendre la direction du gouvernement provincial. Sa tâche ne s’annonce pas facile, à la tête d’un gouvernement minoritaire, avec seulement 54 députés dans une Assemblée nationale qui en compte 125. Les libéraux de M. Charest en ont 50 et un autre parti d’opposition, Coalition Avenir Québec, 19, alors que les deux sièges restants vont aux animateurs d’un petit parti souverainiste de gauche, Québec solidaire.
Par ailleurs, Pauline Marois compte annuler rapidement la hausse des frais de scolarité et la loi spéciale limitant les manifestations, a indiqué hier la présidente du syndicat étudiant FEUQ Martine Desjardins. Des collaborateurs de Mme Marois ont contacté un responsable de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) pour lui annoncer que cette promesse de la dirigeante du Parti québécois pouvait être réalisée sans vote au Parlement, grâce à un décret ministériel, a précisé Mme Desjardins.
La hausse des frais de scolarité, de 82 % sur sept ans, décidée par le gouvernement libéral sortant de Jean Charest, a été à l’origine du conflit étudiant déclenché en février dernier et ayant débouché sur une grève des cours et de nombreuses manifestations, parfois violentes.
(Source : AFP)
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05 h 39, le 06 septembre 2012