Il s’agira d’une édition critique présentée et annotée par Régis Tettamanzi, professeur de littérature française à l’Université de Nantes, précise l’hebdomadaire l’Express.
Sur son site Facebook, l’éditeur, Rémi Ferland, confirme cette publication dans un ouvrage unique intitulé Écrits polémiques et regroupant Bagatelle pour un massacre (1937), L’École des cadavres (1938) et Les Beaux Draps (1941).
«Plus ces textes sont cachés et plus ils deviennent attrayants. Ce sont bien sûr des textes haineux, mais datés et éventés», a-t-il dit au quotidien canadien Le Devoir.
Dans ces pamphlets, l’écrivain, qui continue cinquante ans après sa mort de faire polémique, se présente comme un «ami d’Hitler» et «ami des Allemands».
En 2011, François Gibault, avocat de la famille et biographe de Céline, affirmait que la veuve de l’auteur, Lucette Destouches, qui a cent ans, refusait toujours que ces textes soient réédités en France, conformément à la volonté de son époux.
«Comme Mme Céline, je suis contre la réédition de ces pamphlets, expliquait-il aux Inrocks. Ce serait même de la provocation, car ce sont des livres de circonstance écrits à une époque donnée. (...) Quand il les a écrits, Céline ne connaissait pas l’existence des camps de
concentration.»
Selon l’Express, des exemplaires de l’époque de ces pamphlets circulent en France par le biais des bouquinistes et de sites spécialisés malgré l’opposition de Lucette
Destouches.
Mais au Canada, où la loi prévoit qu’une œuvre tombe dans le domaine public cinquante ans après le décès de son auteur, ils peuvent être publiés légalement.
Louis-Ferdinand Céline, né le 27 mai 1894 à Courbevoie, est mort le 1er juillet 1961 à Meudon, près de Paris.
Il est considéré comme l’un des plus grands novateurs de la littérature française du XXe siècle.
Mais l’écrivain, qui avait affiché son soutien à l’Allemagne nazie, a fui la France, puis a été condamné en 1950 pour collaboration avant d’obtenir l’amnistie un an plus tard au titre de «grand invalide de guerre».