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Le chef du CICR en Syrie, la situation humanitaire se détériore

La pénurie en produits alimentaires se fait particulièrement sentir à Alep, la deuxième ville de Syrie où le chef du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) est venu réclamer mardi un meilleur accès aux centaines de milliers de personnes touchées par la guerre.

Le président syrien Bachar al-Assad, qui a juré de mater la rébellion qu'il assimile à des "terroristes", a dit soutenir l'action du CICR tant qu'elle restait "impartiale", en recevant à Damas Peter Maurer.

Sur le terrain, les violences ne connaissaient aucun répit avec des combats entre rebelles et soldats sur plusieurs front, à Alep (nord), Hama, Homs, (centre), Idleb (nord-ouest), Deraa (sud) et Damas, et des bombardements des forces du régime de bastions insurgés, selon des militants.

Au moins 48 personnes, 28 civils, 12 soldats et huit rebelles ont péri dans les violences, selon un bilan provisoire de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), au lendemain d'une journée avec 153 morts.

L'OSDH a fait état en outre de la découverte de dix nouveaux cadavres à Daraya, une ville près de Damas où a été perpétré fin août un massacre, portant à plus de 500 le nombre de morts, dont des dizaines de femmes et enfants. Rebelles et armée s'en étaient alors rejeté la responsabilité.

Face aux violences, plus de 100.000 Syriens se sont réfugiés dans les pays voisins, "le chiffre mensuel le plus élevé depuis le début du conflit" en mars 2011, a annoncé le Haut-commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) à Genève.

Au total, quelque 235.000 Syriens ont fui la Syrie et 1,2 million ont été déplacés dans le pays, où ils sont logés dans des bâtiments publics dont des écoles.

Faute de consensus sur un règlement du conflit, la communauté internationale se concentre sur l'aide humanitaire, qui apparaît de plus en plus urgente.

A Alep, après plus d'un mois de violences dans la deuxième ville et capitale économique du pays, les militants parlent de pénuries permanentes dans les quartiers rebelles.

"Punition collective"

"Le régime empêche les produits alimentaires de parvenir aux quartiers libérés. Les habitants sont obligés de passer les produits en contrebande, de quartier en quartier", affirme un militant du quartier rebelle de Sakhour (est) qui se fait appeler Barra.

"Oeufs, yaourt, riz et même du lait pour les enfants. Ces produits sont quasi inexistants", ajoute-t-il, joint par l'AFP via Skype.

"C'est difficile de trouver des bonbonnes de gaz aussi. C'est un vrai siège, une punition collective", assure le militant.

La situation contraste cependant avec le centre-ville, où un journaliste de l'AFP a fait état de magasins ouverts et de personnes faisant normalement leurs courses.

Selon l'OSDH, plusieurs quartiers dont Salaheddine, ont été bombardés mardi par l'armée, "faisant des blessés et détruisant des maisons".

L'agence Sana a indiqué pour sa part que "les forces armées ont continué à pourchasser les terroristes dans le quartier Seif al-Dawla, tuant des dizaines d'entre eux, et ont saisi des armes".

Autre ville où la situation est dramatique, Homs, poumon industriel du pays.

"La ville qui a sans aucun doute le plus essuyé de dégâts ces 17 derniers mois est Homs", a affirmé Rami Abdel Rahmane, chef de l'OSDH.

Les forces du régime ont mis en place il y a trois mois un blocus de plusieurs quartiers rebelles.

Les destructions causées par les actes "terroristes" dans la seule ville de Homs sont évalués à neuf milliards de dollars, a indiqué pour sa part un responsable local cité par Sana.

Lors d'une rencontre à Damas, M. Assad a dit au président du CICR Peter Maurer qu'il "saluait les opérations humanitaires menées par le Comité sur le terrain tant qu'elles restaient indépendantes et impartiales", selon les médias officiels.

Réunion "positive" entre Assad et le chef du CICR

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Le porte-parole du CICR à Genève Rabab Rifaï a évoqué une réunion "positive" lors de laquelle les deux hommes ont discuté notamment de "l'importance de l'accès aux soins et à la nourriture et les visites pour les personnes détenues".

"Le président Maurer a aussi discuté de la nécessité d'assurer un approvisionnement plus rapide de l'aide humanitaire fournie par le CICR", notamment du matériel médical et la remise en état du réseau d'eau potable, a-t-elle ajouté.

Le chef du CICR est arrivé lundi à Damas pour sa première visite depuis sa nomination le 1er juillet et doit rester jusqu'à jeudi.

Depuis le début de l'année, le CICR et le Croissant-Rouge syrien ont distribué des secours à plus de 800.000 personnes, pour la plupart déplacées, et assuré l'approvisionnement en eau potable, en quantité suffisante, de plus d'un million de personnes.

En près de 18 mois de révolte, plus de 26.000 personnes ont péri selon l'OSDH.

Au Liban, pays profondément divisé entre pro et anti-Assad, l'opposition hostile au régime syrien a appelé à expulser l'ambassadeur syrien à Beyrouth, accusé de "superviser des opérations d'enlèvements, d'agressions et de liquidations" de militants syriens ans le pays.

Par ailleurs, la France a encouragé la formation d'un "gouvernement alternatif" en Syrie, et l'Allemagne un cabinet de "transition démocratique".
La pénurie en produits alimentaires se fait particulièrement sentir à Alep, la deuxième ville de Syrie où le chef du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) est venu réclamer mardi un meilleur accès aux centaines de milliers de personnes touchées par la guerre.Le président syrien Bachar al-Assad, qui a juré de mater la rébellion qu'il assimile à des "terroristes", a dit...