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Les combats continuent en Syrie après la suspension de ce pays de l'OCI

Combats et bombardements dévastaient la Syrie jeudi, après la suspension de ce pays de l'Organisation de la conférence islamique (OCI), les Etats musulmans condamnant la poursuite de violences qui suscitent la crainte d'une propagation au Liban voisin.

Réunis dans la nuit en Arabie saoudite, les dirigeants du monde musulman sont tombés d'accord sur "la nécessité de mettre fin immédiatement aux actes de violences en Syrie et de suspendre ce pays de l'OCI", selon le communiqué final. Seul l'Iran, principal allié régional de Damas, s'est opposé à cette suspension qualifiée d'"injuste".

La décision a en revanche été saluée par les Etats-Unis qui y ont vu le signe "de l'isolation croissante du régime de Bachar al-Assad et de l'étendue du soutien au peuple syrien et à sa lutte pour un Etat démocratique".

Sur le terrain, insurgés et forces armées se livraient bataille pour le contrôle de la ville stratégique d'Alep (355 km au nord Damas), en proie à des combats depuis près d'un un mois. Des bombardements de l'armée ont fait 18 morts dans cette ville et huit soldats y ont été tués dans des fusillades, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

"Les gens ici sont coincés, les boulangeries sont fermées et il n'y a plus de nourriture", a expliqué à l'AFP un insurgé de l'Armée syrienne libre (ASL, rebelles) chargé de distribuer des vivres aux combattants.

Les violences en Syrie suscitent de plus en plus la crainte d'une contagion au Liban voisin, pays à l'équilibre confessionnel fragile où des dizaines de Syriens ont été enlevés par des hommes armés chiites réclamant la libération de certains de leurs coreligionnaires libanais otages en Syrie.

Des manifestants chiites ont vandalisé mercredi des biens appartenant à des Syriens et bloqué la route de l'aéroport de Beyrouth en brûlant des pneus.

Cinq monarchies arabes du Golfe ont appelé leurs ressortissants à quitter immédiatement le pays du Cèdre, qui a traversé une guerre civile de 1975 à 1990.

A New York, le Conseil de sécurité de l'ONU se réunit jeudi pour discuter de la mission de ses observateurs en Syrie, dont le mandat expire dimanche. Selon des diplomates, la division des grandes puissances empêche toute prolongation.

En visite à Pékin, Bouthaïna Chaabane, émissaire spéciale du président syrien, a salué l'attitude de la Chine et de la Russie, qui ont bloqué jusqu'à présent toute résolution au Conseil de sécurité condamnant le régime syrien.

Pékin a cependant appelé les belligérants "à rapidement établir un cessez-le-feu pour mettre fin à la violence et à entamer un dialogue politique".

crise humanitaire

Dans le cadre d'une tournée régionale, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, est arrivé jeudi à Beyrouth où il a refusé de s'engager sur l'armement des rebelles. Dans la crise en Syrie, a-t-il dit, "il y a l'aspect militaire, c'est l'affaire des Syriens, il y a une résistance qui s'organise". L'Arabie saoudite est notamment accusée par Damas d'armer les rebelles.

Le ministre s'était auparavant rendu en Jordanie où il a visité un hôpital de campagne dans le camp de réfugiés de Zaatari, près de la frontière syrienne. "La position de la France est claire: nous considérons que Bachar al-Assad est le bourreau de son peuple, qu'il doit partir et que le plus tôt sera le mieux", a-t-il dit.

La Jordanie accueille quelque 150.000 réfugiés syriens, le Liban, 38.000, et la Turquie, 62.000.

Des centaines de personnes, essentiellement des femmes et des enfants, ont tenté de gagner, le plus souvent à pied, la Turquie après un bombardement aérien dévastateur mercredi sur Azaz, une ville rebelle de 70.000 habitants proche de la frontière turque.

Le raid a détruit une dizaine de maisons, selon un journaliste de l'AFP sur place. L'organisation Human Rights Watch, qui s'est aussi rendue sur place, a recensé plus de 40 morts, tandis qu'une source officielle turque a rapporté qu'une centaine de victimes étaient soignées en Turquie et que 15 d'entre elles avaient succombé à leurs blessures.

Des combats et bombardements étaient par ailleurs signalés jeudi dans plusieurs autres localités de Syrie par l'OSDH qui a fait état de 70 morts, dont 42 civils. Mercredi, le bilan de la journée s'était élevé, selon la même source, à 172 morts.

L'agence syrienne Sana a pour sa part annoncé qu'un commando de l'armée avait libéré jeudi à l'aube une équipe de la télévision officielle enlevée il y a près d'une semaine dans la région de Damas.

La responsable de l'humanitaire à l'ONU, Valérie Amos, qui achevait une visite de deux jours à Damas, a de nouveau réclamé un meilleur accès pour les organisations humanitaires aux Syriens dans le besoin, estimés à plus de deux millions.
Combats et bombardements dévastaient la Syrie jeudi, après la suspension de ce pays de l'Organisation de la conférence islamique (OCI), les Etats musulmans condamnant la poursuite de violences qui suscitent la crainte d'une propagation au Liban voisin.Réunis dans la nuit en Arabie saoudite, les dirigeants du monde musulman sont tombés d'accord sur "la nécessité de mettre fin immédiatement...