"Nous vous demandons, en tant que représentants suprêmes des principales composantes de l'opposition syrienne de condamner publiquement ces exactions et de diligenter les enquêtes nécessaires", écrit le président de RSF Christophe Deloire dans une lettre ouverte à l'Armée syrienne libre (ASL) et au Conseil national syrien (CNS, principale coalition de l'opposition).
RSF fait part de sa "vive préoccupation quant à la multiplication des actes de violence perpétrés contre les journalistes syriens, y compris les professionnels des médias officiels ou pro-régime".
L'ONG dit avoir recensé "un nombre croissant de violations de la liberté de l'information du côté des forces qui combattent le régime", soulignant que "les employés des médias pro-gouvernementaux sont de plus en plus la cible d'enlèvements et d'assassinats ciblés".
Un responsable de l'agence officielle syrienne Sana a été assassiné par les rebelles devant sa maison à Damas et un groupe lié à Al-Qaïda a revendiqué le meurtre il y a un mois d'un présentateur de la télévision d'Etat.
Vendredi, trois journalistes travaillant pour une chaîne publique ont été capturés par les rebelles alors qu'ils accompagnaient l'armée dans une opération près de Damas.
Le 6 août, le siège de la radio-télévision à Damas avait été visé par un attentat à la bombe qui avait fait des blessés.
Et un journaliste de la télévision iranienne en langue arabe Al-Alam a été enlevé par les rebelles à Homs (centre).
RSF dit aussi avoir été contactée par plusieurs reporters étrangers qui ont été "la cible de menaces de mort de la part de groupes d'opposition".
"De telles pratiques rappellent tristement celles employées par le régime de Bachar al-Assad contre les journalistes de l'opposition", déplore l'ONG.
"Votre statut actuel de belligérant, comme celui de facilitateur de la transition à laquelle vous aspirez, vous obligent à respecter le droit international et à limposer aux différentes forces de lopposition, civiles ou militaires", écrit RSF.
Face aux risques d'exactions, certains journalistes ont affirmé avoir pris des mesures individuelles de protection.
En l'absence de mesures de sécurité officielles, "j'ai décidé de limiter mes déplacements", a affirmé l'un d'eux sous couvert de l'anonymat ajoutant que d'autres avaient changé de domicile, séjournant temporairement chez des proches.
Le président de l'Union des journalistes syriens Elias Mourad a aussi dénoncé les attaques contre les médias.
"L'Union appelle à permettre à la presse de s'acquitter de ses obligations sans que les journalistes soient attaqués et sans qu'ils soient gênés moralement ou physiquement", a-t-il dit à l'AFP.
Khaled, journaliste à la télévision publique, a pour sa part estimé que les journalistes devraient être "respectés, même en temps de guerre".
Les attaques dont ils font l'objet "confisquent la liberté d'expression et d'opinion", a-t-il dit.
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