Liban : une solution à la crise des journaliers d’EDL paraît imminente

Le comité des journaliers d’Électricité du Liban (EDL), en grève depuis trois mois, a annoncé jeudi qu’il levrait son sit-in après un entretien avec le ministre du Travail et la Confédération générale des travailleurs du Liban (CGTL), a rapporté l’Agence nationale d’information (ANI).

"Nous rentrons chez nous, mais le sit-in ne sera levé qu’après un entretien avec le ministre du Travail, des factions politiques et la CGTL", a ajouté le comité.

Le ministre de l’Énergie Gebran Bassil a indiqué pour sa part à la télévision al-Manar qu’il tiendrait une conférence de presse vendredi pour annoncer la fin de la crise à EDL.

Selon plusieurs médias, les journaliers d’EDL ont décidé de lever vendredi le sit-in qu’ils observent depuis trois mois, après avoir donné leur approbation à un accord avec l'office autonome. L’accord prévoit que les journaliers qui ont pris part au sit-in ne seront pas poursuivis en justice et que leurs salaires des trois derniers mois leur seront versés dès vendredi.

L’accord consiste aussi à organiser un concours, sous la supervision du Conseil de la fonction publique, à l’issue duquel seront cadrés ceux qui y auront réussi, alors que les autres se verront attribuer des indemnités de fin de service. Le texte demande en outre la levée du sit-in et la restitution des factures d’électricité retenues par les journaliers. Ces derniers sont en effet ceux qui distribuent et encaissent les factures pour EDL.

Des négociations auront lieu par ailleurs entre des représentants du ministère du Travail, de la CGTL et des journaliers d'EDL concernant les amendements au projet de loi qui devra être approuvé durant la prochaine session parlementaire.

Ces dernières semaines, le conflit entre les journaliers et EDL avait pris une dimension communautaire : les journaliers étant en majorité chiites, des députés chrétiens, invoquant un déséquilibre confessionnel, se sont opposés à un projet de loi voté en juillet qui préconisait leur titularisation.

Les journaliers protestaient depuis trois mois en bloquant l'entrée principale de l'établissement à Mar Mikhaël, à Beyrouth, ainsi que d'autres établissements à travers le territoire libanais, pour réclamer le paiement de leurs salaires de mai et juin et leur inscription au cadre de la compagnie. Le sit-in a gravement affecté le fonctionnement de l'office, et le rationnement du courant s'est accru à travers tout le pays.