La Russie a soumis mardi à ses 14 partenaires du Conseil un texte qui prolonge de trois mois le mandat de la Mission de l'ONU en Syrie (MISNUS) mais n'évoque pas la menace de sanctions.
"Le projet russe est un peu à côté de la plaque", a déclaré aux journalistes l'ambassadeur britannique Mark Lyall Grant. Il a souligné que le plan de paix du médiateur Kofi Annan n'avait jusqu'à présent "pas permis de mettre fin à la violence". Les Occidentaux, a-t-il dit, attendaient d'avoir un compte-rendu du médiateur Kofi Annan, qui s'est adressé au Conseil mercredi matin, avant de présenter leur texte.
Selon son homologue allemand Peter Wittig, une résolution devrait insister sur l'obligation d'appliquer le plan Annan, notamment sur le retrait par l'armée syrienne de ses armes lourdes. "C'est une erreur de se concentrer uniquement sur la MISNUS (..) Nous voulons que les décisions du Conseil soient respectées et nous voulons la fin de l'utilisation des armes lourdes", a-t-il affirmé.
D'autres diplomates ont précisé que le projet occidental serait sous chapitre VII de la charte de l'ONU, qui inclut la menace de sanctions, et qu'il serait mis sur la table ce mercredi ou jeudi.
La Russie et la Chine ont opposé leur veto à deux reprises à des projets de résolution menaçant de sanctions le régime de Bachar al-Assad depuis le début de la crise syrienne en mars 2011.
Le texte russe ne fait pas mention de possibles sanctions, se contentant de préciser que le Conseil "évaluera l'application de cette résolution et envisagera des mesures ultérieures si nécessaire".
Ce projet russe est "en-deçà" des attentes de la communauté internationale, a déploré mercredi le ministère français des Affaires étrangères. Son porte-parole Bernard Valero a rappelé que Paris souhaitait voir adopter une "résolution du Conseil de sécurité sous chapitre VII de la Charte des Nations Unies".
Le mandat de la MISNUS, qui compte environ 300 observateurs militaires non armés, arrive à expiration le 20 juillet. Les observateurs, censés surveiller un cessez-le-feu entré en vigueur le 12 avril mais jamais appliqué, ont suspendu leurs patrouilles depuis le 16 juin en raison de la poursuite des violences.
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, dans un rapport remis au Conseil la semaine dernière, a préconisé de réduire le nombre des observateurs militaires et de donner à la MISNUS un rôle plus politique.
Les plus commentés
Israël est en train de perdre, mais pas autant que les Palestiniens
Don de l'UE : après avoir déclaré la guerre à Mikati, les chrétiens proposent la paix ?
Retour des Syriens : Assad s'impose dans le débat