Passe d'armes Sarkozy-Hollande sur le prix des carburants

François Hollande et Nicolas Sarkozy se sont vivement opposés jeudi soir sur le thème de l'essence, lors de leur débat radiotélévisé, le président sortant accusant de "démagogie" le candidat PS qui veut bloquer le prix des carburants pendant trois mois s'il est élu.

"Vous allez décider administrativement de bloquer les prix, comme si la France était un ilôt isolé du monde", a attaqué M. Sarkozy. "Mais qui va payer? c'est le contribuable", a-t-il assuré soulignant que "2 centimes de moins sur le litre d'essence, c'est un milliard d'euros de déficits en plus".

"Est-ce que ça vaut la peine, est-ce qu'il ne vaut pas mieux (...) aider les gens à acheter des voitures moins consommatrices d'essence, pour faire faire des économies d'énergie", a-t-il plaidé.

"Laisser à penser aux Français que le prix du pétrole et le prix du gaz va pouvoir diminuer et qu'on va pouvoir bloquer les prix, il n'y a pas un pays au monde qui réagit comme ça, et naturellement c'est le contribuable qui paiera cette démagogie", a insisté le candidat UMP.

"Vous, vous dites +je ne peux rien, je laisse les Français vivre avec ces prix des carburants+" qui sont "devenus un prélèvement insupportable", a répliqué M. Hollande. "Vous dites +moi, de toutes façons, je suis impuissant, je reste là, je constate+".

"La TIPP flottante ça ne coûtera pas à l'Etat puisque l'Etat reçoit par la TVA une recette supplémentaire, je veux redistribuer ce que l'Etat récupère sur ces taxes", s'est-il défendu, assurant : "Nous mettrons au clair les mécanismes de la distribution, ce n'est pas le contribuable qui paiera, c'est le distributeur".

"Est-ce que c'est vraiment le moment, alors que le prix du pétrole et du gaz explose, de vouloir démanteler l'industrie nucléaire", a alors lancé M. Sarkozy". "Je ne fermerai qu'une seule centrale (Fessenheim, ndlr) sur le prochain quiquennat, donc ne me faites pas ce procès-là, je vous en prie", a répondu M. Hollande.