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Tunisie: le chef d'Ennahda appelle à "donner sa chance" au gouvernement

Le chef du parti islamiste tunisien Ennahda, qui domine l'Assemblée et le gouvernement, a appelé lundi les Tunisiens à "être patients" et "donner sa chance" à l'équipe dirigeante, comparant l'Etat à "une baraque pourrie qui doit être démolie et nettoyée".

"Donnez sa chance au gouvernement actuel. Il faut un peu être patient, c'est le premier gouvernement élu, il faut qu'on les aide", a déclaré Rached Ghannouchi lors d'un meeting de partisans d'Ennahda en hommage aux "martyrs" de la Tunisie.

Dans son discours, prononcé sur la place du 9 avril, où se trouvait l'ancienne prison centrale de Tunis aujourd'hui démolie, M. Ghannouchi n'a pas fait la moindre allusion aux violents incidents qui se sont déroulés dans la matinée au centre de la capitale.

Des manifestants qui tentaient de commémorer la fête des martyrs sur l'avenue Bourguiba ont été dispersés brutalement par la police et des heurts ont secoué le centre ville pendant plusieurs heures.

"Il est impossible de corriger en une seule année ce qui a été détruit en 50 ans. L'Etat dont nous avons hérité ressemble à une baraque pourrie qui nécessite d'être démolie et nettoyée", a affirmé M. Ghannouchi qui s'exprimait devant des centaines de partisans d'Ennahda.

L'ambiance de kermesse (musique, chants, nombreuses femmes et enfants) contrastait avec la tension dans le centre-ville.

Le chef islamiste a lancé une mise en garde aux personnalités et partis politiques de la Tunisie d'avant la révolution qui renversa le président Zine el Abidine Ben Ali l'an dernier: "avant qu'ils ne recommencent à parler et à s'activer il faut qu'ils s'excusent pour tous leurs méfaits et leurs crimes", a-t-il lancé.

Une cinquantaine de partis et d'associations ont tenu un grand meeting fin mars à Monastir, la ville natale du père de l'indépendance Habib Bourguiba, en vue de renforcer l'opposition aux islamistes. L'ancien Premier ministre Béji Caïd Essebsi, qui dirigea le pays après la révolution et jusqu'aux élections d'octobre dernier, s'est posé comme figure tutélaire de cette opposition, comprenant d'anciens responsables du RCD, le parti Etat de Ben Ali.

M. Ghannouchi a également appelé à la "libération" des médias, où sont toujours en place des "hypocrites".

Il a rendu hommage aux "martyrs" de la Tunisie. "Nous avons attendu 73 ans pour réaliser leur combat, un parlement tunisien libre", a-t-il déclaré.

La "journée des martyrs" commémore une manifestation organisée le 9 avril 1938 à Tunis pour réclamer un Parlement. Sa répression par les troupes françaises avait fait au moins 22 morts.

Le chef du parti islamiste tunisien Ennahda, qui domine l'Assemblée et le gouvernement, a appelé lundi les Tunisiens à "être patients" et "donner sa chance" à l'équipe dirigeante, comparant l'Etat à "une baraque pourrie qui doit être démolie et nettoyée".
"Donnez sa chance au gouvernement actuel. Il faut un peu être patient, c'est le premier gouvernement élu, il faut qu'on les aide",...