Koweït: un Koweïtien détenu pour avoir brûlé un drapeau iranien

Un Koweïtien a été placé en détention pour avoir brûlé un drapeau iranien lors d'une manifestation, a indiqué dimanche à l'AFP une source judiciaire.

Nahar al-Hajeri, arrêté jeudi, a été interrogé puis transféré à la prison centrale pour trois semaines dans l'attente de son jugement, a expliqué cette source, sous couvert de l'anonymat.

Des dizaines de militants menés par des députés sunnites se sont rassemblés devant les bureaux des services de sécurité, où M. Hajeri a été interrogé, pour réclamer sa libération.

Le Koweït avait condamné jeudi la manifestation de sunnites au cours de laquelle le drapeau iranien avait été brûlé et exprimé "son rejet et sa condamnation de cet acte irresponsable".

Le ministère des Affaires étrangères avait souligné que le fait de brûler le drapeau iranien portait "atteinte aux relations privilégiées entre le Koweït et l'Iran", à majorité chiite, soulignant sa détermination à maintenir de bonnes relations avec son voisin.

La manifestation a eu lieu mercredi soir après l'arrestation d'un chiite poursuivi pour avoir tenu des propos jugés offensants à l'égard du prophète Mohamed, de son épouse Aïcha et plusieurs de ses compagnons, sur le site de micro-blogs Twitter.
Ces propos ont suscité une levée de boucliers de la part de religieux et de députés sunnites, certains réclamant la peine de mort pour le coupable. Des députés chiites ont aussi condamné ces propos.

Les relations entre la majorité sunnite au Koweït et les chiites, qui forment environ le tiers de la population autochtone (1,17 million au total), se sont tendues ces derniers mois sur fond de tension régionale inhérente à la vague de violences en Syrie et à Bahreïn.

Au cours des derniers mois, la justice koweïtienne a condamné à de la prison des militants sunnites et chiites pour des commentaires sur Twitter jugés offensants à l'égard de l'une ou l'autre des communautés.