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Israël: la justice rejette un accord controversé entre autorités et colons

La Cour suprême israélienne a rejeté dimanche un accord entre le gouvernement Netanyahu et des colons israéliens sur un transfert des habitants de Migron, la plus ancienne et plus grande implantation sauvage de Cisjordanie.

Cet accord, négocié laborieusement par le ministre sans portefeuille Benny Begin, avait donné aux colons de Migron jusqu'à novembre 2015 pour évacuer le site actuel de l'implantation. Il était prévu qu'ils transfèrent les habitations construites sur des terres privées palestiniennes sur une colline située à deux kilomètres.

Mais la Cour Suprême, plus haute instance judiciaire d'Israël, s'y est opposée et a exigé que le démantèlement ait lieu au plus tard le 1er août 2012.

"Nous repoussons l'évacuation (de Migron) de quatre mois. Elle devra avoir lieu au plus tard le 1er août 2012", a indiqué le tribunal dans sa décision, en précisant qu'il avait accordé ce délai de grâce notamment pour tenir compte du calendrier scolaire.

En août 2011, la Cour suprême avait fixé le démantèlement de l'avant-poste --construit sans l'autorisation du gouvernement israélien-- implanté à une quinzaine de kilomètres au nord de Jérusalem, au plus tard au 31 mars 2012.

"La question d'une évacuation consensuelle est importante mais ce n'est pas la seule. Elle ne saurait totalement effacer les questions des atteintes à la propriété privée et du respect de la loi", souligne la Cour Suprême dans ses attendus.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a dit respecter une décision qui montre que "personne n'est au-dessus de la loi". "Le gouvernement accepte toutes les décisions rendues par la Cour suprême", a déclaré M. Netanyahu dans un communiqué.

"Nous sommes satisfaits du fait que la Cour Suprême a pris une décision claire signifiant aux colons et au gouvernement que personne n'est au-dessus de la loi", s'est réjoui Yariv Oppenheimer, le secrétaire-général du mouvement anti-colonisation Shalom Arshav (La Paix maintenant).

Ce mouvement est à l'origine des appels devant la justice israélienne qui a été saisie du dossier de Migron il y a plus de six ans.

"Nous attendons des colons qu'ils fassent preuve de responsabilité nationale et qu'ils évacuent (la colonie) de façon pacifique", a plaidé M. Oppenheimer.

Quelque 50 familles juives sont installées à Migron, soit plusieurs centaines de personnes.

"Le gouvernement envoie ses citoyens loyaux s'installer dans les implantations et ensuite est obligé de les expulser en raison d'un arrêt de la Cour Suprême", s'est indigné le porte-parole de Migron, Itaï Hemo.

Les milieux de la droite nationaliste et les colons ont fustigé la décision de la Cour suprême et en ont rejeté la responsabilité sur le gouvernement Netanyahu.

"C'est au gouvernement de trouver une solution afin d'éviter des affrontements qui ne profiteront qu'à +La Paix Maintenant+", a affirmé Avi Roé, le président du conseil régional local.

Le député d'extrême droite Yaakov Katz a averti que "la Cour suprême, en exigeant la destruction d'une localité qui se développe depuis 12 ans, risque d'amener à la guerre civile".

Plus de 310.000 colons israéliens habitent en Cisjordanie occupée et plus de 200.000 dans des quartiers de colonisation à Jérusalem-Est annexée depuis 1967.

Aux yeux de la communauté internationale, les colonies israéliennes sont illégales, qu'elles aient ou non été autorisées par le gouvernement d'Israël.

Dans un communiqué daté du 16 mars, le Quai d'Orsay avait condamné laccord conclu entre le gouvernement israélien et les colons de Migron, estimant qu'il constituait "un précédent inacceptable" en prétendant "légaliser" un fait accompli illégal.
La Cour suprême israélienne a rejeté dimanche un accord entre le gouvernement Netanyahu et des colons israéliens sur un transfert des habitants de Migron, la plus ancienne et plus grande implantation sauvage de Cisjordanie.Cet accord, négocié laborieusement par le ministre sans portefeuille Benny Begin, avait donné aux colons de Migron jusqu'à novembre 2015 pour évacuer le site actuel de...