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Moyen Orient et Monde - Corée du Nord

Pyongyang annonce le prochain lancement d’une fusée longue portée

L’envoi d’un satellite serait considéré comme une violation aux résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU.

Le lancement d’une fusée chargée d’un satellite est présenté comme « pacifique » par Pyongyang. Photo Reuters/Handout

La Corée du Nord va lancer le mois prochain une fusée chargée d’un satellite, une action présentée comme « pacifique » mais qui risque de mettre à mal les relations déjà fragiles entre Pyongyang et Washington.
L’opération est prévue entre les 12 et 16 avril pour marquer le centième anniversaire de la naissance du fondateur de la Corée du Nord, Kim Il-sung, a de ce fait annoncé hier l’agence officielle nord-coréenne KCNA, soulignant que les satellites étaient nécessaires au développement économique du pays et entraient dans le cadre des activités pacifiques dans l’espace. « Une orbite de vol sûre a été choisie afin que les débris de la fusée, générés pendant le vol, n’aient pas d’impact sur les pays voisins », a-t-elle précisé, promettant en outre d’obéir aux réglementations internationales sur le sujet.
Le Nord avait utilisé des arguments semblables lors du précédent lancement d’une fusée longue portée, en 2009, qui avait entraîné la condamnation du Conseil de sécurité de l’ONU et un renforcement des sanctions. Les États-Unis et leurs alliés avaient alors dénoncé un test de missile déguisé, alors que Pyongyang assurait qu’il s’agissait d’un satellite. Pyongyang avait ensuite officiellement quitté la table des négociations à six portant sur sa dénucléarisation et procédé un mois plus tard à un deuxième essai nucléaire.
Pour Yang Mo-jin, chercheur à l’université des études nord-coréennes à Séoul, « après la tentative de lancement d’un soi-disant missile en 2009, (l’annonce d’hier) est une nouvelle manœuvre pour mettre la pression sur les États-Unis en conduisant un lancement-test d’une fusée qui pourra être aisément utilisée à des fins militaires ». Le régime veut « aussi montrer au monde qu’il est devenu un État fort, capable de prouesses technologiques et militaires, alors qu’il entre dans une nouvelle ère, celle de Kim Jong-un, et qu’il fête le centenaire de la naissance de Kim Jong-sun », a-t-il ajouté. Washington « y verra une violation de l’accord de février, mais le Nord soulignera qu’il a le droit, comme État souverain, de lancer un satellite », a renchéri Paik Hak-soon, de l’Institut Sejong.
Réagissant à l’annonce du lancement, les États-Unis ont effectivement qualifié de « très provocateur » ce projet. « Un tel lancement de missile pose un problème de sécurité à la région et contredirait le récent engagement de la Corée du Nord à ne pas procéder à des lancements de missiles à longue portée », a déclaré la porte-parole du département d’État Victoria Nuland. « Un acte grave et provocateur », a estimé également Séoul. Pour Tokyo, « qu’il s’agisse ou non d’un lancement de satellite ou d’un tir de missile balistique, c’est une violation des résolutions du Conseil de sécurité ». La Grande-Bretagne s’est alignée sur ces positions en déclarant que le lancement constituerait « une violation des résolutions du Conseil de sécurité » des Nations unies.
Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a en conséquence demandé hier à Pyongyang de « revenir sur sa décision ». Selon son porte-parole Martin Nesirky, M. Ban est « très inquiet » de l’annonce de ce tir faite par la Corée du Nord et « réitère son appel à la Corée du Nord à respecter totalement les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité », notamment la résolution 1874 de 2009 qui interdit à Pyongyang de procéder à des essais nucléaires ou balistiques. La Russie aussi s’est déclarée hier « sérieusement préoccupée » par le projet nord-coréen de lancement d’une fusée, appelant Pyongyang à ne pas « s’opposer à la communauté internationale », notamment en ce qui concerne la relance des négociations à six sur le problème nord-coréen.
La Chine, seul allié de poids de Pyongyang, a, elle, appelé « toutes les parties à jouer un rôle constructif » pour maintenir la paix sur la péninsule.
Plus encore, l’annonce du Nord intervient 16 jours après un accord intervenu entre Pyongyang et Washington, qui a laissé espérer un apaisement des tensions sur la péninsule coréenne. La Corée du Nord avait alors accepté la mise en place d’un moratoire sur les lancements de missiles à longue portée, les essais nucléaires et les activités d’enrichissement d’uranium. En échange, les États-Unis devraient fournir au Nord 240 000 tonnes d’assistance alimentaire. Sur ce point, Washington a mis en doute hier sa disposition à fournir cette aide à la Corée du Nord en cas de lancement de fusée dans l’espace.

(Source : agences)
La Corée du Nord va lancer le mois prochain une fusée chargée d’un satellite, une action présentée comme « pacifique » mais qui risque de mettre à mal les relations déjà fragiles entre Pyongyang et Washington.L’opération est prévue entre les 12 et 16 avril pour marquer le centième anniversaire de la naissance du fondateur de la Corée du Nord, Kim Il-sung, a de ce...

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