Avec 19 sièges seulement contre 60 dans le précédent Parlement, l’opposition réformatrice, qui avait largement boycotté le scrutin pour protester contre la répression dont elle a été victime depuis 2009, ne sera quasiment plus représentée sur la scène parlementaire. « Des 290 sièges du Majlis, 225 ont été attribués le jour des élections (vendredi), et les 65 autres, dont 25 dans la capitale, devront faire l’objet d’un second tour, prévu dans la première moitié (du mois) d’Ordibehesht (qui débute le 21 avril) », a annoncé le ministre de l’Intérieur, Mostafa Mohammad Najar. Aucune des deux principales coalitions conservatrices en compétition à travers tout le pays – le « Front Uni des conservateurs » rassemblant les opposants au président Mahmoud Ahmadinejad et le « Front de la persistance » réunissant ses défenseurs – n’a réussi à s’imposer, selon une compilation des résultats faite à partir des informations disparates publiées par les médias. Sur les 222 élus du premier tour identifiés, le « Front uni » dirigé par le président du Parlement sortant, Ali Larijani, n’a obtenu que 43 sièges et le « Front de la persistance » 10 seulement. Cinquante-quatre candidats présents simultanément sur les listes de ces deux coalitions – une particularité de la vie politique iranienne – ont en revanche été élus, sans qu’il soit possible de savoir quel parti ils choisiront d’appuyer. La même incertitude prévaut pour 89 députés « indépendants », aux allégeances souvent inconnues, qui sont parvenus à se faire élire contre les candidats des principaux mouvements. Et cinq sièges sont revenus aux trois principales minorités religieuses reconnues par la République islamique, chrétienne, juive et zoroastrienne.
M. Najar a estimé que la participation – de 64 % selon lui, contre 55 % lors des dernières législatives en 2008 – était un « coup de poing dans la bouche et une véritable claque au visage des puissances arrogantes (les pays occidentaux) qui vont rester sonnés un moment ».
(Source : AFP)