Dès leur arrivée au Liban, jeudi soir, les journalistes ont été transportés à l’Hôtel-Dieu de France où ils « ont été immédiatement pris en charge par le personnel médical qui a procédé à un bilan global », comme le précise un communiqué de l’ambassade de France. Hier, ils ont été rapatriés à bord d’un avion gouvernemental français médicalisé.
« Ce matin (hier), elle riait. Elle était de très bonne humeur entourée de ses amis », témoigne une source de l’ambassade de France au Liban, qui indique que l’état de santé de Mme Bouvier est stabilisé.
« En Syrie, elle a reçu tous les soins nécessaires. C’est ce qu’ont constaté d’ailleurs les médecins qui l’ont auscultée au Liban », précise la source, qui ajoute cependant qu’Édith sera certainement opérée à son arrivée en France. La journaliste, qui a refusé de voir la presse au Liban, a cependant confié à son collègue du Figaro, Adrien Jaulmes, certains détails de son difficile périple.
Dans un article publié hier par le journaliste, ce dernier explique comment, la nuit de lundi dernier à mardi, la sortie des journalistes de la ville de Homs assiégée avait été « montée comme une opération de commando ».
« Dans l’obscurité la plus totale, au milieu d’une tempête de pluie et de neige, le groupe a d’abord emprunté le tunnel secret qui servait de dernière ligne de ravitaillement aux insurgés syriens assiégés », écrit le journaliste. Gravement blessée à la jambe, Édith a été acheminée dans cette canalisation étroite avant de franchir, à l’aide de l’ASL, les lignes de l’armée syrienne qui encerclaient la ville, pour pouvoir enfin gagner la campagne et, de là, la frontière libanaise.
Ce soir-là, le convoi qui accompagnait les journalistes, qui regroupait, outre Édith et William, Paul Conroy et Javier Espinosa, s’est scindé, et seul Paul Conroy qui se trouvait dans le groupe de tête a réussi à parvenir au Liban. Les trois autres journalistes ont dû rebrousser chemin, en attendant la prochaine tentative qui a finalement réussi hier pour Édith et William, et la veille pour Javier qui avait été aidé par les réseaux d’activistes.
Édith et William ont ainsi rejoint Beyrouth, par les routes enneigées de la montagne libanaise, à l’aide de l’ASL.
Interrogé par L’Orient-Le Jour, Adrien Jaulmes explique qu’au cours de son entrevue avec sa collègue, celle-ci avait catégoriquement démenti que des pressions avaient été exercées sur eux de la part des insurgés, comme l’avaient laissé entendre certains médias. « Au contraire, ils ont été extrêmement dévoués », a-t-elle confié à son collègue au Liban.
À la question de savoir qui, en définitive, était derrière l’exfiltration des journalistes, le correspondant du Figaro précise que c’est l’Armée syrienne libre qui, « du début jusqu’à la fin, a soigné, transporté et protégé les journalistes ».
commentaires (8)
Pour M. Sakr Lebnan, Je n'ai pas vu ce mot «censuré». Il est vrai que le niveau de cet espace-lecteurs est très bas. La faute à qui ? Il vaut peut-être la peine d'écrire à ce sujet au rédacteur en chef car ces insanités déshonorent le journal. J'en connais qui parlent aussi de se désabonner...
Nayla Sursock
15 h 49, le 04 mars 2012