L’intérim du ministère du Travail sera assuré par Nicolas Fattouche. La question qui se pose dans l’immédiat est de savoir si ce dernier signera, avant la séance parlementaire de ce matin, le fameux décret sur les indemnités de transport que Chabel Nahas refusait de signer, ce qui a abouti à sa démission après avoir été pratiquement lâché par Michel Aoun. Le Premier ministre, rappelle-t-on, insiste pour que le décret en question soit signé avant que la proposition de loi sur les indemnités de transport soit débattue au Parlement. C’est donc ce matin que M. Fattouche devrait signer le décret. À défaut, la proposition de loi sera retirée de l’ordre du jour de la séance parlementaire d’aujourd’hui.
En tout état de cause, le « cas » Charbel Nahas a été largement commenté hier par les forces du 14 Mars, qui surveillent de près les moindres dérapages de l’exécutif. Elles ont affirmé qu’il s’agit là d’un échec supplémentaire qu’il faut attribuer à « ce gouvernement hétéroclite ».
Ainsi, le député du bloc du Futur, Jean Oghassabian, a estimé non sans ironie que « la démission du ministre Charbel Nahas ne changera pas grand-chose à la gestion de ce gouvernement qui, avec ou sans lui, reste un modèle d’échec et de corruption ». Et de se demander « s’il est permis de mêler les questions relatives à la subsistance des citoyens aux jeux des intérêts et des transactions politiques ». Selon lui, les deux propositions de lois présentées par les députés Nabil de Freige et Ibrahim Kanaan pour régler la crise des indemnités de transport « ne passeront pas au Parlement aujourd’hui (hier) ». Il a évoqué la possibilité de les transmettre aux commissions parlementaires concernées. Le député, qui rejoint l’avis d’autres parlementaires de son bord, a mis en garde contre le caractère non constitutionnel de l’adoption de l’une des deux propositions de lois.
À son tour, le député du même courant, Moustapha Allouche, s’est attaqué à Michel Aoun, qu’il a accusé de chercher à monnayer la démission de son poulain, « puisqu’il ne cède rien sans contrepartie. Par conséquent, il tentera d’exploiter cette affaire jusqu’au bout », a-t-il dit.
Le député Jamal Jarrah n’a pas été plus tendre à l’égard du camp adverse, considérant que Michel Aoun voudra certainement « troquer » la démission du ministre du Travail contre des privilèges dans le dossier des nominations, notamment au niveau de la désignation du président Conseil supérieur de la magistrature.
Le député Kazem el-Kheir, également du bloc du Futur, a interprété la démission de Charbel Nahas comme étant « un lâchage » de son parrain politique, Michel Aoun, qui aurait été pressé par le Hezbollah dans cette direction.
commentaires (6)
"Much clownerie" dans la politique servie à ce pays. Il ne mérite pas tant.
Halim Abou Chacra
05 h 10, le 23 février 2012