« On prétend parfois que la renaissance du complexe militaro-industriel est un joug pour l’économie, un poids insurmontable qui aurait en son temps ruiné l’URSS. Je suis convaincu que c’est une profonde erreur », écrit l’ex-agent du KGB, qui avait qualifié en 2005 l’explosion de l’Union soviétique de « plus grande catastrophe géopolitique du XXe siècle ». « L’URSS est morte d’avoir écrasé les tendances de marché dans l’économie. (...) Nous ne devons pas répéter les erreurs du passé », souligne M. Poutine, estimant que les investissements dans le domaine militaire devaient cette fois servir de « moteur pour la modernisation de toute l’économie ».
Une perspective toutefois mise en doute par les experts. Selon Alexandre Konovalov, président de l’Institut des analyses stratégiques de Moscou, « l’idée selon laquelle on peut effectuer un bond en avant dans l’économie grâce au complexe militaro-industriel est dépassée depuis les années 1950 ».
M. Poutine annonce notamment la « renaissance » de la marine russe, en particulier en Extrême-Orient et dans le Grand-Nord où « l’activité des grandes puissances mondiales autour de l’Arctique oblige la Russie a défendre ses intérêts ». Il reprend l’accusation récurrente en Russie, visant les États-Unis sans les nommer, selon laquelle des conflits ou de zones d’instabilité sont « entretenus » à dessein à proximité de ses frontières, et le droit international de moins en moins respecté dans les crises mondiales. La Russie est aujourd’hui le principal soutien du régime syrien face aux Occidentaux.
Pêle-mêle, M. Poutine annonce la livraison en dix ans de « 400 missiles balistiques modernes, 8 sous-marins stratégiques, 20 sous-marins polyvalents, plus de 50 navires de surface, une centaine d’appareils spatiaux à fonction militaire, plus de 600 avions modernes dont des chasseurs de cinquième génération, plus de 1 000 hélicoptères, 28 batteries antiaériennes S-400... ». Les soldes des militaires ont été « multipliées pratiquement par trois » au 1er janvier dernier, et l’armée russe – 1 million d’hommes – va être professionnalisée pour ne plus comporter que 145 000 appelés en 2020, promet-il. Le gouvernement russe avait annoncé il y a un an un vaste plan de modernisation de l’armée de près de 500 milliards d’euros d’ici à 2020.
Dans le même temps, le président Dmitri Medvedev a rencontré des leaders de l’opposition pour aborder les réformes du système politique après les manifestations sans précédent contre M. Poutine. L’ancien vice-Premier ministre Boris Nemtsov et le dirigeant d’un mouvement d’extrême gauche, Sergueï Oudaltsov, figuraient parmi les invités de cette rencontre qui s’est déroulée à la résidence présidentielle de Gorki, dans la banlieue de Moscou. « J’ai l’intention de proposer au président de reporter de deux ans la présidentielle jusqu’à l’achèvement des réformes politiques », a déclaré M. Oudaltsov avant la rencontre, cité par l’agence ITAR-Tass. Pour sa part, M. Nemtsov a expliqué à la radio Écho de Moscou qu’il allait demander au chef de l’État la remise en liberté de 37 « prisonniers politiques » et plaider pour une modification de la Constitution interdisant d’effectuer trois mandats au Kremlin.
M. Medvedev avait annoncé son intention de s’entretenir avec des dirigeants de l’opposition non parlementaire, après avoir promis des réformes assouplissant le système politique russe. Ces propositions ont été jugées insuffisantes par l’opposition.
(Source : AFP)
Un autre fou! Ils vont voter pour un autre fou! Que Dieu préserve le pauvre peuple de Russie!
06 h 53, le 21 février 2012