Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Violences

Le Sénégal sous très haute tension

Des affrontements ont rythmé le week-end à une semaine du 1er tour de la présidentielle.

Des scènes de grande violence ont secoué ce week-end Dakar et des villes dans l’ouest du Sénégal, à une semaine du 1er tour de la présidentielle. Photo Reuters

À une semaine du 1er tour de la présidentielle, la tension restait vive au Sénégal où de nouveaux affrontements ont eu lieu dimanche à Dakar après deux jours de violences et une vingtaine de blessés liés à la contestation de la candidature du chef de l’État sortant Abdoulaye Wade.
De mardi à samedi, toutes les tentatives des opposants de manifester pour le retrait de la candidature de Wade au scrutin du 26 février ont été réprimées violemment. Aucune manifestation n’avait été programmée dimanche. Mais un rassemblement devant une mosquée de la capitale à l’intérieur de laquelle un policier avait lancé des grenades lacrymogènes pendant les violences de vendredi a dégénéré en affrontements avec des policiers.
Un millier d’adeptes de la confrérie des Tidianes s’étaient rassemblés devant cette mosquée, la Zawiya el-Hadj Malick Sy, rassemblement prévu d’avance, mais survenant deux jours après ce qui est considéré par les Tidianes comme « une profanation ». Les fidèles ont été rejoints par des leaders du Mouvement du 23 juin (M23, coalition de partis d’opposition et d’organisations de la société civile) qui a appelé aux manifestations interdites, ainsi que par le célèbre chanteur Youssou Ndour, également opposant.
Le rassemblement se déroulait dans le calme, mais, selon des témoins, la venue d’une personnalité considérée comme proche du pouvoir, dont le nom n’a pas été précisé, a mis en colère des fidèles auxquels se sont joints des jeunes du quartier. Plusieurs centaines d’entre eux ont alors lancé des pierres sur des policiers qui ont riposté avec des grenades lacrymogènes et des balles en caoutchouc. L’un des manifestants a lancé un cocktail Molotov sur une voiture de police qui a commencé à prendre feu. Les manifestants ont également mis le feu à des planches en bois et des détritus sur l’avenue Lamine Guèye, au cœur de Dakar, où est située la mosquée.
Les forces de sécurité, qui semblaient à un moment manquer de munitions alors que les manifestants s’approchaient de l’avenue de la République qui mène au palais présidentiel, ont elles-mêmes lancé des pierres contre les manifestants avant de recevoir du renfort.
Les passants et commerçants de l’avenue se sont déclarés « choqués » que de tels incidents se produisent près d’un lieu de culte.
La « profanation » de la mosquée de Dakar, une première depuis le début de la contestation, a exacerbé les tensions dans la capitale et d’autres villes. Elle a profondément choqué les Tidianes qui, avec les Mourides, font partie des confréries les plus influentes du Sénégal, pays à 95 % musulman.
Des manifestations de colère ont eu lieu à Tivaouane, dans l’ouest, une des villes saintes des Tidianes, où la mairie, tenue par un membre du Parti démocratique sénégalais (PDS, au pouvoir), a été saccagée et incendiée. Un jeune est mort après avoir été blessé vendredi soir à Kaolack, également dans l’ouest du pays, lors d’une manifestation organisée pour protester contre la « profanation » de Dakar.
Le ministre de l’Intérieur, Ousmane Ngom, a présenté hier ses « excuses » après cet incident qu’il a qualifié de « regrettable », évoquant une « bavure policière ».
Le M23 estime que M. Wade, élu en 2000, réélu en 2007, a épuisé ses deux mandats légaux et juge illégale sa nouvelle candidature, ce que contestent les partisans du président qui soulignent que des réformes de la Constitution lui donnent le droit de se représenter.
C’est dans ce climat que quelque 23 000 militaires et paramilitaires ont voté samedi et dimanche.
Une mission d’une quarantaine d’observateurs de l’Union africaine (UA) conduite par l’ex-président nigérian Olusegun Obasanjo participera à la surveillance du scrutin.
(Source : AFP)
À une semaine du 1er tour de la présidentielle, la tension restait vive au Sénégal où de nouveaux affrontements ont eu lieu dimanche à Dakar après deux jours de violences et une vingtaine de blessés liés à la contestation de la candidature du chef de l’État sortant Abdoulaye Wade.De mardi à samedi, toutes les tentatives des opposants de manifester pour le retrait de la...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut