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Syrie: la Russie craint qu'on "empoisonne" ses relations avec le monde arabe

La Russie craint que les vives critiques qui ont accueilli son veto au Conseil de sécurité sur la Syrie n'aient pour effet "d'empoisonner" ses relations avec le monde arabe, a déclaré mardi l'ambassadeur russe à l'ONU Vitali Tchourkine.

Il a formellement démenti certaines rumeurs circulant sur internet et évoquant une vive altercation qu'il aurait eue avec le Premier ministre du Qatar Cheikh Hamed Ben Jassem Al-Thani lors des négociations de la semaine dernière au Conseil de sécurité sur la Syrie.

La Russie redoute que de telles rumeurs "soient utilisées pour, de manière artificielle, essayer d'empoisonner nos relations avec le monde arabe", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse convoquée à la hâte au siège de l'ONU.

"Il semble que quelqu'un essaie désespérément d'enfoncer un coin entre la Russie et le monde arabe, donc je dois rectifier", a-t-il affirmé, sans préciser ses accusations. Il a averti: "il y a un proverbe russe qui dit +ne crachez pas dans un puits où vous pourriez avoir besoin de puiser+".

"Il y a eu certaines réactions très exagérées, émotives, parfois insultantes (au veto russe) de la part de nos collègues occidentaux", a-t-il rappelé, ajoutant: "Ils ont sans doute leurs raisons mais l'effet secondaire, ou peut-être le but, de certaines de ces réactions est de créer de l'hostilité envers la Russie dans le monde arabe et nous ne l'apprécions guère".

La Russie et la Chine ont mis leur veto samedi à une résolution au Conseil de sécurité condamnant la répression en Syrie et qui était appuyée par les Occidentaux et des pays arabes. Ce double veto, le deuxième en quelques mois, a provoqué de vives critiques de la part de capitales occidentales et arabes.

Des informations non sourcées ont circulé sur le net à propos de menaces que M. Tchourkine aurait proférées à l'encontre du chef du gouvernement qatari, qui préside le comité ministériel de la Ligue arabe sur la Syrie, lors de rencontres la semaine dernière.

M. Tchourkine a expliqué que la mission russe avait été "inondée" d'appels à propos de ces rumeurs qu'il a qualifiés de "malhonnêtes et provocatrices".

Il a précisé avoir eu trois rencontres à New York avec le Premier ministre qatari, toutes en présence d'ambassadeurs ou de responsables de l'ONU. "Si vous voulez proférez des menaces (..) vous ne le faites pas en présence de 20 personnes", a-t-il plaidé.

M. Tchourkine a réaffirmé l'argument russe selon lequel le Conseil aurait pu parvenir à un accord sur un texte si "on avait attendu deux ou trois jours de plus", le temps de la visite à Damas du chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, et tenu compte des amendements russes.

Interrogé sur la poursuite éventuelle de discussions sur la Syrie au Conseil de sécurité, il a dit "ne rien attendre dans un proche avenir". "Nous avons eu un vote, nous devons réexaminer la situation. A ce stade, malheureusement, je ne vois pas de possibilité de travail constructif au sein du Conseil".
La Russie craint que les vives critiques qui ont accueilli son veto au Conseil de sécurité sur la Syrie n'aient pour effet "d'empoisonner" ses relations avec le monde arabe, a déclaré mardi l'ambassadeur russe à l'ONU Vitali Tchourkine.Il a formellement démenti certaines rumeurs circulant sur internet et évoquant une vive altercation qu'il aurait eue avec le Premier ministre du Qatar...