L’artiste, qui vit à Montevideo et qui n’a pu venir au Liban en raison de son âge avancé (89 ans), commente ainsi son œuvre: «La sculpture régénère dans l’art plastique (en langage de figuration abstraite) les liens d’unité entre l’Uruguay et le Liban. Le bras personnifie le pont qui relie les deux nations. C’est l’évocation d’une éternelle amitié et du dur labeur qu’elles ont réalisés ensemble pour leur développement propre grâce aux immigrants qui ont peuplé leurs territoires. C’est le symbole de la fraternité qui se raffermit dans la paix et l’harmonie. L’obélisque, quant à lui, est l’image de la richesse et de l’intégration culturelles. Le bras et l’obélisque constituent tous les deux cet ouvrage, par lequel je voudrais témoigner mes sentiments de reconnaissance et d’amour, d’une part en raison de mes origines et de mes traditions libanaises, et de l’autre parce que je suis née, en tant qu’être humain et artiste dans ce pays, en Uruguay, qui m’a procuré toutes les chances de l’évolution. Je rends, par un tel ouvrage, hommage aux peuples si proches en amitié qu’ils sont indissociables dans mon sang.»
Les parents d’Adela, Michel Neffa et Marie-Louise Samaha, avaient émigré en Amérique latine en 1921. Adela Neffa, renommée pour ses sculptures en Uruguay, obtint son premier diplôme en art de l’École universitaire de l’Uruguay en 1955, puis étudia aux Beaux-Arts de Paris en 1962, avec comme professeur pour la sculpture George Adams. Elle visita le Liban en 1963, travaillant la taille directe de la pierre avec les frères Michel et Alfred Basbous. Durant sa carrière, elle remporta plusieurs concours artistiques internationaux. Elle fut durant de nombreuses années professeur de «sculpture-forme-modelage» à l’École nationale des arts appliqués de l’Uruguay.