Jean-Marc Nahas pour Johnny Farah

Pionnier du design au Liban, Johnny Farah qui signe depuis quatre décennies la maroquinerie minimaliste de ses boutiques « If » a fait ses débuts à Copenhague. Dans les années 70, étudiant en génie électromécanique, il fabrique de petits objets en cuir, notamment des ceintures, pour subvenir à ses besoins. Une double rencontre, celle des architectes Arne Jacobsen et Hans Wegner, le pousse à tout abandonner pour se consacrer à sa passion initiale : le travail du cuir dans l’esprit dépouillé de l’esthétique scandinave. Une voie qui le conduit où l’on sait, avec un détour par Donna Karan pour laquelle il signe des lignes de ceintures et de sacs de 1990 à 1994, et un développement inattendu dans le secteur de la restauration organique. Jamais en panne d’innovations, il révélait hier un projet inédit qui consiste à créer des sacs en collaboration avec un artiste libanais reconnu. Chargé de peindre une grande toile destinée à être découpée pour fournir la matière d’une dizaine de sacs exclusifs, l’artiste est accueilli en résidence dans la boutique If jusqu’à la livraison de l’œuvre. C’est à Jean-Marc Nahas qu’a été confiée cette première opération. Proche de la bande dessinée et du graffiti, le travail de J.-M. Nahas est souvent qualifié de puissant, sinon violent. Cet artiste, dont l’œuvre fait désormais partie des collections permanentes du British Museum, se distingue par la spontanéité de son expression qui le conduit, après plusieurs années de recherches, à préférer l’encre à tout autre médium. Déclinée dans un objet usuel et visuel par excellence tel que le sac, sa création trouvera tant dans la rue qu’au bras d’une femme un lieu de prédilection pour diffuser son message.