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Moyen Orient et Monde - Révolte

Le régime syrien inflexible malgré les sanctions

La Turquie démarre un train de sanctions ; l’OCI appelle Assad à signer le plan de la Ligue.

Ekmeleddin Ihsanoglu (centre) lors de la réunion de l’OCI. Amer Hilabi/AFP

Face à un régime syrien résolument sourd aux protestations de la communauté internationale, les ministres des Affaires étrangères de l’Organisation de coopération islamique (OCI) ont appelé le régime du président Bachar el-Assad à « répondre aux décisions de la Ligue arabe », qui a adopté dimanche des sanctions sans précédent pour tenter de pousser Damas à renoncer à la violence. Cet appel a été lancé à l’issue d’une réunion extraordinaire au siège de l’OCI à Djeddah en Arabie saoudite en présence du ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Moallem. Le chef de l’OCI, le Turc Ekmeleddin Ihsanoglu, a en outre proclamé son rejet d’une internationalisation de la crise, rappelant son « opposition à une intervention militaire » en Syrie, mais aussi que l’option policière avait « prouvé son échec à contenir la crise ».
Face à cette répression qui a fait plus de 3 500 morts, selon un bilan de l’ONU établi début novembre, la Turquie a de son côté annoncé hier sa décision d’imposer des sanctions économiques contre le régime de Damas, ancien allié d’Ankara. Ces sanctions comprennent un gel des transactions commerciales avec le gouvernement syrien ainsi qu’un gel similaire entre les Banques centrales turque et syrienne. Ankara veut aussi suspendre sa coopération stratégique avec Damas, bloquer toute livraison d’armes à la Syrie et interrompre les crédits turcs destinés à ce pays.
Les États-Unis ont salué cette décision, jugeant qu’elle allait « isoler le régime d’Assad ». Ces sanctions prises par un des principaux partenaires économiques de la Syrie vont « sans aucun doute accroître la pression sur le régime syrien », a ajouté le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, Tommy Vietor, appelant « tous les gouvernements » à se joindre aux pressions sur le régime syrien, alors que le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a appelé mardi à mettre fin aux « ultimatums » lancés à la Syrie.

Projet européen à l’ONU
Le gouvernement syrien s’est d’ailleurs réuni mardi soir pour « discuter » des sanctions qui semblent pleuvoir de toutes parts et élaborer des mécanismes susceptibles d’en réduire l’impact, ont annoncé hier les médias officiels à Damas. Sur ce point, le ministre émirati des Affaires étrangères, cheikh Abdallah ben Zayed al-Nahyane, a exprimé hier l’espoir que Damas puisse encore éviter plus de sanctions arabes en acceptant l’envoi d’observateurs. Plus encore, un opposant syrien appartenant au Conseil national de sécurité (CNS) s’est désolé hier qu’un nouveau délai soit accordé au régime syrien « non coopératif » et qui « a perdu tout sens de responsabilité envers son peuple ». En revanche, la branche qatarie du parti Baas a estimé hier que la décision de sanctions de la Ligue arabe, « qui aurait trahi sa charte », était « la plus dangereuse depuis sa fondation », empêchant toute possibilité de dialogue et de coopération arabe.
À l’ONU, un projet de résolution préparé par l’UE prévoit de condamner « les graves violations systématiques des droits de l’homme » commises par Damas et demande que le rapport de la commission d’enquête soit soumis à l’Assemblée générale et au Conseil de sécurité. Ce dernier doit par ailleurs tenir demain une session spéciale sur la Syrie. Rappelons que lundi, la commission internationale d’enquête mandatée par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a publié un rapport accablant, concluant que les autorités syriennes avaient commis des crimes contre l’humanité dans leur répression des manifestations d’opposants au régime depuis mars. Toujours sur le plan humanitaire, l’ONG Amnesty International et d’autres organisations ont demandé hier à New York que le Conseil de sécurité de l’ONU transmette le cas de la répression sanglante des manifestants en Syrie à la Cour pénale internationale (CPI).

Plus de 19 tués hier...
Sur le terrain, 14 civils – 19 selon d’autres militants – ont été tués hier par les forces de l’ordre : neuf, dont un enfant de 12 ans, dans la région d’Idleb (Nord-Ouest) et cinq à Homs (centre), selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), basé au Royaume-Uni. En outre, de « violents affrontements entre forces de sécurité et militaires dissidents » à Daël, près de Deraa (Sud) où est né le mouvement de contestation mi-mars, ont fait sept morts parmi les forces de sécurité, selon la même source.
Toujours à Daël, où l’électricité et les liaisons téléphoniques étaient coupées d’après un militant qui a pu quitter la ville, les forces de l’ordre ont arrêté 164 personnes et procédé à des perquisitions au cours desquelles 19 personnes ont été blessées.
Parallèlement, la télévision publique annonçait la libération de « 912 détenus impliqués dans les événements en Syrie et qui n’ont pas de sang sur les mains ». Depuis début novembre, les autorités avaient déjà annoncé avoir libéré 1 733 détenus. Selon l’OSDH, plusieurs dizaines de milliers de personnes sont passées par les prisons syriennes depuis le début du mouvement de contestation.
(Sources : agences et rédaction)
Face à un régime syrien résolument sourd aux protestations de la communauté internationale, les ministres des Affaires étrangères de l’Organisation de coopération islamique (OCI) ont appelé le régime du président Bachar el-Assad à « répondre aux décisions de la Ligue arabe », qui a adopté dimanche des sanctions sans précédent pour tenter de pousser Damas à...

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