Les Libanais ont désormais peur. Peur d’être agressés dans leur quotidien, dans la rue, en allant au bureau, d’être tués en allant à l’église, d’être volés quand ils s’absentent de leurs commerces. Les problèmes d’insécurité, les crimes et autres délits, la délinquance tous azimuts semblent obéir depuis plusieurs semaines à une méthodologie aussi inédite qu’inquiétante.
La série noire des vols s’est poursuivie hier encore. À Jal el-Dib, les troisième, septième et huitième étages du centre Mar Takla ont été cambriolés. Ces étages appartiennent à la même compagnie de génie. Les employés ont expliqué qu’à leur arrivée hier matin, ils ont découvert les portes défoncées et ont alerté immédiatement les forces de sécurité. Les cambrioleurs n’ont pris que l’argent liquide, les équipements électroniques, et d’autres documents n’ont pas été touchés, ont souligné les employés.
À Zahlé, la voiture de Hamzé Mohammad Hamzé, une Mercedes immatriculée B 234897, a été volée devant sa maison. La voiture a été retrouvée, calcinée, à proximité de l’école Imam Sadr à Douris, à Baalbeck.
Par ailleurs, et depuis près d’un mois, les motocycles de course, spécialement les Harley Davidson, font l’objet de vols prémédités. Ceux-là surviennent surtout dans des quartiers résidentiels de Beyrouth. Selon des sources, pas moins que quatre motos ont été volées au cours des dernières semaines. Leurs propriétaires semblaient être sous surveillance. Ainsi, dans un des cas, le propriétaire de la Harley était revenu de son jogging matinal, lorsqu’il a découvert que sa moto avait disparu. Un autre a eu la surprise de constater que sa Harley avait disparu de son propre garage. En plus, une Yamaha a été également volée ainsi qu’une fourgonnette blanche garée devant le garage en question et qui a servi à transporter les deux motos.
Le cri d’alarme des pharmaciens
Sur un autre plan, les pharmacies dans les différentes régions libanaises sont aussi la cible de vols répétés, les cambrioleurs recherchant « l’argent et des stupéfiants psychotropes », comme l’explique le président de l’ordre, Ziad Nassour. « C’est une vraie catastrophe », déclare-t-il à L’Orient-Le Jour. « J’avais demandé au ministre de l’Intérieur d’ordonner à toutes les municipalités d’intensifier les mesures de surveillance à partir de 19 heures, poursuit-il. Apparemment, ces mesures n’ont pas suffi, puisque les vols sont perpétrés en plein jour et les fraudeurs n’ont peur de rien. Je pense que les mesures traditionnelles de protection et de surveillance ne suffisent plus. J’espère que les autorités pourront démasquer ces voleurs et les arrêter comme ils l’ont fait avec les criminels qui s’en sont pris aux chauffeurs de taxi. Il n’est pas difficile de les arrêter. »
Geaga, S. Gemayel et le meurtre de Sahel Alma
En outre, le procureur général près la cour d’appel du Mont-Liban, le magistrat Claude Karam, a accusé l’assassin présumé de Myriam al-Achkar, le Syrien Fathi Jabr al-Salatin, de meurtre avec préméditation conformément à l’article 549 du code pénal, qui prévoit la peine de mort. L’accusé a été déféré devant le juge d’instruction, Ziad Kanna, qui l’a interrogé et a émis à son encontre un mandat d’arrêt.
Le crime de Sahel Alma a été dénoncé par l’ordre des avocats qui, à l’issue d’une réunion sous la présidence du bâtonnier Nohad Jabre, a invité les responsables à faire leur devoir et à sanctionner les coupables.
De son côté, le député Samy Gemayel a affirmé qu’il n’acceptera pas que le dossier du crime « soit escamoté sous prétexte d’extrader l’assassin pour qu’il soit jugé dans son pays » en Syrie. Commentant les informations selon lesquelles Fathi Jabr al-Salatin serait remis à l’ambassade de Syrie au Liban, M. Gemayel a « exigé que l’assassin soit sanctionné par la justice libanaise, conformément aux lois en vigueur et sur le territoire libanais. »
Quant au chef des Forces libanaises, Samir Geagea, il a déclaré que son parti soutiendra la famille Achkar « dans le processus judiciaire et qu’il dénoncera toute tentative de porter atteinte à l’enquête et au processus judiciaire ».
Enfin, le conseil municipal de Jounieh a appelé les autorités concernées à « sanctionner le plus sévèrement possible l’assassin et tous ceux qui sont impliqués dans ce crime », et à « réglementer la main-d’œuvre étrangère illégale à Jounieh et sur l’ensemble du territoire ».
N.M.
commentaires (26)
Cher Ali, quelle que soit l'alternative de tout DIALOGUE, c'est l'UNITÉ du pays qui devrait être la priorité et recherchée, et non son démembrement. Aucune forme de division n'est viable pour qui que ce soit. Moi, je ne parle pas de CANTONS ( les mohafazats, la décentralisation ) qui diviseraient le pays, mais plutôt qui le garderaient UNI et où tous les citoyens circuleraient sans aucune restriction de quelle sorte que ce soit. JE PARLE ET JE PRÔNE L'UNITÉ directe ou sous forme de cantons, peu importe, tant que cette UNITÉ soit sauvegardée. Et, certes, ce n'est pas encore pour demain. Mais, le DIALOGUE doit commencer pour donner l'espérance aux citoyens, à tous les Libanais. Anastase Tsiris
Anastase Tsiris
02 h 57, le 27 novembre 2011