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Moyen Orient et Monde - Budget

Panetta brosse un sombre avenir pour le Pentagone

Selon le secrétaire à la Défense, des réductions économiques seraient une « invitation » à attaquer les USA.
Programmes d’armement annulés et réduction « dévastatrice » de la taille de l’armée : le chef du Pentagone fait pression sur la « supercommission » chargée d’identifier des économies dans le budget en dressant un sombre tableau de l’avenir possible de la Défense américaine. Rappelons que le budget américain de la Défense représente actuellement environ 40 % des dépenses militaires mondiales.
Parti en guerre contre la possibilité de mesures d’économies automatiques, le secrétaire à la Défense, Leon Panetta, un démocrate spécialiste du budget, s’est pour l’occasion allié à deux « faucons » républicains. Dans une lettre lundi aux sénateurs John McCain et Lindsey Graham, membres de la commission de la Défense, Leon Panetta détaille à quoi pourrait ressembler un Pentagone amputé de 1 000 milliards de dollars sur dix ans, soit « près de 20 % » de son budget, près d’un quart pour la seule année 2013.
La perspective est envisageable, du moins en théorie : une « supercommission » créée en août dans le sillage de l’accord adopté au Congrès sur le relèvement du plafond de la dette doit trouver 1 500 milliards de dollars d’économies sur 10 ans avant le 23 novembre, faute de quoi un mécanisme mettant en œuvre des mesures d’économie de 1 200 milliards sera appliqué de façon automatique, dont la moitié sur le compte de la Défense. Or, outre ces 600 milliards de dollars de coupes potentielles, le Pentagone doit déjà faire face à 450 milliards d’économies sur la période. Décrit par le ministre comme un « mécanisme de fin du monde », il provoquera des coupes égales dans chaque poste de dépense, « rendant ainsi la plupart de nos projets de construction immobilière ou de navires irréalisables ». Et M. Panetta d’en faire dans sa lettre la démonstration par l’absurde : « On ne peut pas acheter trois quarts d’un navire ou d’un immeuble. »
Soumis à un tel régime, le Pentagone devra donc « brutalement réduire la taille de l’armée » et se séparer de 20 % de ses employés civils, argue-t-il dans son courrier. Quelque 750 000 civils travaillent pour le ministère de la Défense. « Après 10 ans de telles économies, nous aurions la plus petite force terrestre depuis 1940, le plus petit nombre de navires depuis 1915 (“moins de 230” contre 284 actuellement) et la plus petite armée de l’air de l’histoire » du pays, détaille M. Panetta. La baisse de 20 % des crédits représenterait 390 milliards de dollars en moins sur le poste investissements (conception, mise au point, livraison d’armements). Des projets comme le futur chasseur F-35 à capacité furtive – programme d’armement le plus cher de l’histoire – risqueraient donc bien d’être abandonnés (80 milliards d’économie), de même que le bouclier antimissile européen (deux milliards).
Au total, la mise en œuvre d’un tel mécanisme « retarderait le temps de réponse face aux crises, aux conflits et aux catastrophes » et « limiterait sévèrement » la capacité des États-Unis à s’engager sur un plan mondial tout en faisant peser un « risque inacceptable au cours des futures opérations », résume Leon Panetta.
La semaine passée, le ministre n’a pas hésité à considérer qu’une telle force militaire ne serait qu’« un tigre de papier, une armée de casernes », dont l’État constituerait une « invitation » à attaquer l’Amérique.
(Source : AFP)
Programmes d’armement annulés et réduction « dévastatrice » de la taille de l’armée : le chef du Pentagone fait pression sur la « supercommission » chargée d’identifier des économies dans le budget en dressant un sombre tableau de l’avenir possible de la Défense américaine. Rappelons que le budget américain de la Défense représente actuellement environ 40 % des...

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