Joumblatt veut que les armes de la résistance soient sous le contrôle de l'Etat

Le leader du Parti socialiste progressite Walid Joumblatt a affirmé, dans une interview à la chaîne pan-arabe al-Arabiya, jeudi soir,  qu’il soutient "les armes de la résistance utilisées pour la défense du Liban" mais que la décision de les utiliser doit revenir à l’État libanais.

M. Joumblatt a également réaffirmé son appui au financement du Tribunal spécial pour le Liban (TSL), soulignant qu’un boycott du TSL aurait des conséquences néfastes sur le pays. "Un vote en Conseil des ministres contre le financement du TSL serait une erreur", a-t-il déclaré, en conseillant au Hezbollah d’accepter le financement du tribunal.

Par ailleurs, le leader du PSP a affirmé qu’il respecte les services de sécurité syriens mais qu’il faut que ces derniers "respectent les services de sécurité libanais" et la liberté qui existe au Liban, notamment la liberté de manifester. Il a réitérer la nécessité de "ne pas accepter que le Liban soit utilisé contre la Syrie" mais aussi la nécessité que la souveraineté et la sécurité du Liban soient respectées par la Syrie.

M. Joumblatt a par ailleurs déclaré que selon le directeur général des Forces de sécurité intérieure (FSI), le général Achraf Rifi, "une voiture diplomatique syrienne" a probablement été utilisée dans l’enlèvement de l’opposant syrien Chebli el-Aysami.

"Les différents services de sécurité libanais devraient être unifiés sous la supervision du président de la République et du Premier ministre, pour ce qui a trait à la disparition de ressortissants syriens au Liban", a encore affirmé M. Joumblatt.

Le leader du PSP a souligné que l’armée libanaise "n’a pas le droit de se rendre à Damas sans en informer préalablement le gouvernement libanais", même si c’est pour acheter des équipements. Des camions appartenant à l’armée libanaise se sont rendus en Syrie pour acheter du matériel le mois dernier, note-t-on sur ce plan.

Abordant en outre le problème du soulèvement populaire en Syrie, M. Joumblatt a déclaré qu'"une solution à la crise en Syrie ne peut être trouvée que sur base du plan de la Ligue arabe". Il a appelé dans ce cadre le président Bachar el-Assad à "ne pas rater cette chance" de mettre fin au conflit. Le leader du PSP s’est cependant déclaré opposé à une intervention étrangère en Syrie, espérant que le régime baasiste adoptera les réformes promises et mettra fin à la violence.

En ce qui concerne l’Iran et Israël, M. Joumblatt a affirmé que si les responsables israéliens décident d’attaquer l’Iran, il y aura alors un grand problème au Liban car le Hezbollah pourrait être impliqué dans cette guerre, et il est possible que les Israéliens décident d’attaquer le Hezbollah parallèlement à l'Iran.